Un groupe de filles joue de la musique. Des femmes en cours de fitness échangent des astuces pour perdre efficacement du poids en contrôlant leur alimentation. Des adolescents dansent ou vont faire les magasins. Un groupe d’hommes participe à un jeu de rôle sur les conflits au travail lors d’une réunion. D’autres s’exercent au yoga et à la méditation sur les vibrations sonores des bols tibétains, s’étirent à l’écoute de babillages incompréhensibles ou font des tours de gymnase en courant. Ce documentaire pose un regard particulier sur les loisirs collectifs. Il y a quelque chose d’un peu farfelu dans le fait de voir une classe entière de yoga la tête en bas suspendu à des hamacs, une image qui suscite la fascination autant que le rejet. Dans des moments comme celui-ci, les protagonistes apparaissent comme des créatures inconnues célébrant d’étranges rituels. Du début jusqu’à la fin, le film les écoute et pose sur eux un regard pointu. La caméra statique et les plans soigneusement étudiés génèrent clarté et concentration. Alors que l’on observe concrètement ces situations récurrentes, la qualité du montage parvient à en dégager l’aspect abstrait. Le temps libre est dépeint comme une occasion pour prendre soin de son corps, développer sa conscience ou améliorer ses performances, que ce soit par le biais de l’entrainement, du jeu ou du débat. Vous n’auriez jamais cru que la recherche sur les loisirs pouvait être un spectacle aussi enrichissant !