Au sein du Centre d’enregistrement de Vallorbe, dans le canton de Vaud, le documentariste Fernand Melgar suit des requérants d’asile tout au long de la procédure — dont la durée n’excédera pas soixante jours — qui leur permet de se voir octroyer ou non le statut de réfugié. Ainsi cet Arménien, arrivé de nuit par camion, reçoit quelques affaires de toilette et rencontre, dans le dortoir qui lui a été attribué, un autre russophone qui l’emmène faire le tour de l’endroit. Auditionnés à deux reprises par un employé de la Confédération, les requérants doivent justifier leur présence en Suisse par le danger qu’ils encourraient s’ils devaient retourner dans leur pays d’origine. À l’image de cette employée du centre expliquant à un jeune Togolais que son pays est maintenant sûr et qu’il doit y retourner, alors que lui ne veut que revoir son père habitant en Suisse et ne comprend pas pourquoi on le lui refuse. À d’autres moments, un réel esprit de communauté se crée, comme pendant cette longue soirée d’hiver où le chef de centre, invité à un rassemblement de croyants, pose un regard ému sur ces fidèles qui, loin de leur patrie et de leur famille, n’ont pas perdu espoir et gardent le sourire.