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SAN SEBASTIAN 2016 Compétition

La reconquista : ces merveilleuses années

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- SAN SEBASTIAN 2016 : Jonas Trueba continue de peupler son cinéma de personnages naïfs et romantiques. Son 4e film contient aussi beaucoup de chansons sur un temps qui ne reviendra plus

La reconquista : ces merveilleuses années

Jonas Trueba (Madrid, 1981) a offert une bouffée d’air frais au 64e Festival de Cine de San Sebastián : La reconquista [+lire aussi :
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, tout en restant profond, véhicule une fraîcheur, une spontanéité et une légèreté (apparente) qui manquaient à la compétition, dominée par les drames, le conflit et l’intensité.

Le rôle masculin principal est revenu à l’acteur fétiche/âme soeur de Trueba, Francesco Carril (déjà dans deux de ses films : Los ilusos [+lire aussi :
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et Los exiliados románticos [+lire aussi :
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), qui y apporte la fragilité, la sensibilité et la candeur que le personnage requérait jusque dans son regard. Le premier rôle féminin a été confié à Itsaso Arana, découverte dans Las altas presiones [+lire aussi :
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d’Angel Santos. Dans la lignée de Before Sunrise de Richard Linklater, La reconquista réunit le temps d’une nuit deux personnages, qui ici se connaissent déjà, puisqu’ils sont sortis ensemble quinze ans plus tôt, quand ils étaient adolescents.

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La nostalgie de ces merveilleuses années, où on n’a pas conscience du passage du temps, emplit tout le film, qui se divise en deux parties filmées dans l’ordre chronologique mais montées à rebours. On fait d’abord connaissance avec deux trentenaires, réunis par une sombre nuit d’hiver au centre de Madrid, qu’ils vont passer de bar et bal et d’un concert à l’autre. On les voit ensuite quand ils étaient jeunes, dans un décor similaire mais dans la magnifique lumière de l’été madrilène. D’un état d’âme à l’autre, comme dans un Boyhood à l’envers des relations sentimentales, on s’aperçoit que les occasions perdues le sont vraiment, et qu’on ne peut les ratrapper.

Aves ses dialogues très naturels et ses interprétations jamais forcées, le petit nouveau de la saga Trueba parvient à nous faire regretter cet état idéal qu’accompagne un premier émoi amoureux, unique et impossible à reproduire. Il expose aussi combien, en dépit du temps, ces sentiments sincères et purs restent imprimés dans notre âme, de sorte qu’il est des gens qu’on aimera éternellement, même si une “reconquête” serait une bataille perdue d’avance.

Bien soutenu par la très belle photographie de Santiago Racaj (un autre habitué de la “Jonas Factory”, de même que d’autres collègues et amis, comme Javier Rebollo), qui s’accorde avec l’humeur de l’intrigue, La reconquista est une démonstration de maturité et d’évolution (logique) de la part de Trueba, amateur déclaré du cinéma de Truffaut, Rohmer et Nanni Moretti et doué d’une sensibilité extraordinaire pour ce qui est de dépeindre l’état amoureux et ses aléas. À noter aussi : une brève apparition dans le film de la toujours fascinante Aura Garrido.

La reconquista a été produit par Los ilusos Films S.L. avec la participation de TVE et Movistar Plus+. Les ventes internationals du film sont gérées par Film Factory Entertainment. Son distributeur espagnol, CineBinario Films, le lancera sur les écrans nationaux le 30 septembre.

San Sebastian 2016 – Compétition

La reconquista : ces merveilleuses années

SAN SEBASTIAN 2016 : Jonas Trueba continue de peupler son cinéma de personnages naïfs et romantiques. Son 4e film contient aussi beaucoup de chansons sur un temps qui ne reviendra plus

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(Traduit de l'espagnol)

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