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FILMS / CRITIQUES

Adam's Apples

par 

- Un surprenant conte moral où la lutte entre le bien et le mal se joue dans un humour noir, qui a séduit le public danois et les festivaliers tout au long de l'année 2005

2005 aura été l'année de la consécration d'Anders Thomas Jensen : dans son pays, Adam's Apples [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Anders Thomas Jensen
interview : Mads Mikkelsen
interview : Tivi Magnusson
fiche film
]
(son troisième "film de compères" après Flickering Lights en 2000 et Les bouchers verts [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
en 2003), interprété par les acteurs les plus en vogue du moment, Mads Mikkelsen et Ulrich Thomsen, a convaincu plus de 360 000 Danois. Il a également été nommé Meilleur film aux Roberts (équivalent danois des Oscars – lire l'info) et le réalisateur a reçu le prestigieux Prix Nordic Film. À l'étranger, Adam's Apples a gagné le Prix du public à Hambourg, Sao Polo, Reykjavik et Varsovie, avant d'être choisi pour représenter le Danemark dans la course à l'Oscar du Meilleur film en langue étrangère. À présent, ce film aux thèmes universels (le bien et le mal, la foi et la rédemption...) tente sa chance en Europe.

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Dès la scène d'ouverture, le ton est donné : Adam, jeune néo-nazi interprété par un Ulrich Thomsen rasé avec des tatouages plein les bras, descend d'un bus qui l'amène dans un presbytère de campagne d'image d'Épinal où il doit faire des travaux d'intérêt général, et la première chose qu'il fait est rayer le véhicule avec son couteau. Sous la surveillance d'Ivan (Mads Mikkelsen), prêtre chargé de sa réhabilitation et de celle de deux anciens prisonniers — un alcoolique kleptomane accusé d'un crime sexuel (Nicolas Bro) et un immigrant arabe psychotique qui cambriole des stations-essence pour protester contre les multinationales (Ali Kazim) —, Adam doit se trouver un objectif. Sa réponse sarcastique, "Je veux faire une tarte aux pommes", est prise au sérieux par le prêtre qui lui confie alors la responsabilité du beau pommier qui ombrage le presbytère, et ce jusqu'à ce que ses fruits aient mûri. Quand l'arbre subit les assauts des vers, des oiseaux et de la lumière, Ivan dit à Adam que c'est ainsi que le Diable teste sa foi, mais pour Adam, qui cite le récit de Job, c'est Dieu qui laisse Satan mettre la foi d'Ivan à l'épreuve.

Ulrich Thomsen joue à la perfection un Adam violent et sadique dont la mission est de détruire Ivan, mais qui est aussi le seul personnage qui n'a pas perdu tout contact avec la réalité et qui de fait, confronté à ses mauvaises actions, se transforme finalement en quelqu'un de bon. Mads Mikkelsen est tout aussi convaincant dans le rôle du prêtre excentrique qui doit se réfugier dans la négation (du suicide de sa femme, de la maladie cérébrale de son fils...) pour continuer de vivre normalement. Le reste des personnages tristement caricaturaux interprétés Nicolas Bro, Ali Kazim, Ole Thestrup (docteur qui raconte des histoires nulles et ne dévoile aucun de ses sentiments à ses patients) et Paprika Steen (Sarah, lamentable alcoolique qui accouche d'un trisomique) complètent ce monde de marginaux créé par le metteur en scène — un monde où il n'y a plus de limites entre le réel et l'irréel, la folie et la santé mentale, mais un monde où l'humour l'emporte et où l'optimisme a le dernier mot. Le happy end — quand les deux "héros" écoutent la chanson des Bee Gees "How deep is your love" — est la cerise sur le gâteau qu'est cette savoureuse farce qui confirme la place d'Anders Thomas Jensen dans le cinéma danois parmi les réalisateurs dont le succès international est imminent.

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