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VENISE 2015 Venice Days

La vie avant la révolution dans A peine j’ouvre les yeux

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- VENISE 2015: Dans le premier long métrage de Leyla Bouzid, très applaudi aux Venice Days, une jeune chanteuse tunisienne défie avec courage la censure du régime, à l’aube du Printemps arabe

La vie avant la révolution dans A peine j’ouvre les yeux
Baya Medhaffer et Ghalia Benali dans A peine j’ouvre les yeux

Farah a 18 ans, une chevelure toute bouclée et un grand désir de liberté. Elle sort tard le soir, boit de la bière, est rebelle, explosive et pleine d’audace. Nous sommes en Tunisie à l’été 2010, quelques mois avant le début du Printemps arabe, mais la révolution n’est pas le propos de A peine j’ouvre les yeux [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Leyla Bouzid
fiche film
]
de Leyla Bouzid. Le film de la jeune réalisatrice tunisienne, en compétition pour les Venice Days de la 72ème Mostra de Venise, est le récit de ces mois précédant la révolution, à travers le parcours d’une jeune chanteuse qui, avec courage et un peu d’inconscience, défie la censure du régime, en chantant sa révolte dans la rue, les bars, les boîtes de nuit fréquentés par la jeunesse tunisienne. 

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On s’y croit vraiment dans ces boîtes de nuit, tant les atmosphères, les gestes et les visages sont réels. Dans le film de Bouzid, la vie nocturne tunisienne est entraînante, on trinque, on chante, on danse et après une course en métro, on retourne chez soi. Mais quand Farah (la jeune comédienne Baya Medhaffer) rentre chez elle, elle est accueillie par les reproches de sa mère Hayet (la célèbre chanteuse tunisienne Ghalia Benali). Farah chante dans un groupe de rock local et la police a commencé à la surveiller. Les textes de ses chansons parlent des problèmes du pays, de lassitude et de rêves volés. Sa mère, qui dans sa jeunesse était rebelle comme elle, connaît les risques qu’elle court. Mais Farah marche droit dans la rue, ils lui enlèvent son micro et elle continue quand même à chanter, ils lui annulent un concert et elle en improvise un dans la rue, sa mère lui interdit de sortir de chez elle et elle, après l’avoir enfermée à clef dans sa chambre, sort quand même. On n’a pas de mal à s’imaginer Farah, quelques mois plus tard, allant manifester dans la rue contre le régime de Ben Ali. Mais le film à un moment donné prend un autre chemin, et on ne sait pas si la jeune rebelle aux cheveux bouclés réussira à redonner de sa voix.    

A peine j’ouvre les yeux raconte avec puissance, expressivité et volonté politique, la vie quotidienne à un moment particulier pour le pays. "Farah représente la force de la jeunesse tunisienne et de tous les artistes arabes qui doivent combattre pour exister", affirme Leyla Bouzid. "Le film tente d’approfondir ce qui a été raconté superficiellement par les médias. En partant d’une histoire personnelle, j’ai cherché à donner une idée du climat dans lequel la révolution est née". Aujourd’hui Farah serait libre de chanter? "Aujourd’hui en Tunisie, il y a une prise de conscience de l’importance de la liberté de paroles, mais ils arrêtent encore des blogueurs et des rappeurs", explique la réalisatrice. "Elle pourrait chanter, mais elle pourrait avoir des problèmes", confirme l’actrice principale, "c’est un bras de fer continu, on cherche à déplacer les limites toujours plus loin. Mais ça ira en s’améliorant, je suis optimiste". En attendant, le film a reçu le financement du Ministère de la Culture tunisien et c’est de bon augure.

A peine j’ouvre les yeux est une production des Blue Monday Productions (France), de la Propaganda Production (Tunisie) et de Hélicotronc (Belgique). Les ventes internationales sont confiées à la société parisienne Doc & Film International.

Titre de la sélection de la Sala Web IFFR Live!, A peine j’ouvre les yeux est aussi disponible en ligne du 29 janvier au 14 févrirer ici

 

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(Traduit de l'italien)

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