email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2016 Quinzaine des Réalisateurs

Folles de joie : La “vie volée” de Paolo Virzì

par 

- CANNES 2016 : Le réalisateur des Opportunistes présente son nouveau film, avec Valeria Bruni Tedeschi et Micaela Ramazzotti, à la Quinzaine des Réalisateurs

Folles de joie :  La “vie volée” de Paolo Virzì
Valeria Bruni Tedeschi et Micaela Ramazzotti en Folles de joie

Le réalisateur, écrivain et spécialiste des tarots Alejandro Jodorowsky avait introduit une autre modalité d’interprétation, avec aux deux extrêmes de la séquence la carte du Fou et celle du Monde – “Le Fou représente un apport d’énergie qui vient ou repart ; le Monde est la réalisation totale”, selon lui. C’est en effet une image qui s’est composée devant ses yeux sur le tournage des Opportunistes [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Paolo Virzì
fiche film
]
qui a amené Paolo Virzì à vouloir porter sur le grand écran l’histoire de deux “folles”, les mettant face au Monde pour observer comment elles agissent. De cette idée est né Folles de joie [+lire aussi :
bande-annonce
Q&A : Paolo Virzì
fiche film
]
, sélectionné à  Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs – sortie italienne le 17 mai sur 400 copies, avec 01 Distribution.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Tout a commencé le 4 mars, le jour de son anniversaire – au moment où sa femme Micaela arrivait pour lui faire une surprise. Là, Virzì a vu deux silhouettes traversant un terrain boueux en équilibre sur leurs chaussures à talons : Valeria Bruni Tedeschi et Micaela Ramazzotti, les actrices du film, “se donnaient la main avec un mélange de confiance et de terreur. Cette image m’a donné l’idée d’un récit : deux patientes psychiatriques s’enfuient ensemble de l’établissement où elles sont traitées, l’une dominante, l’autre terrifiée, qui la suit avec le coeur battant la chamade”.

Ainsi se trouve parfaitement résumée l’intrigue de Folles de joie, qui se penche sur l’univers du mal-être mental avec le détachement typique du réalisateur livournais sans négliger la profonfeur requise par tel sujet – souvent pratiqué par la littérature comme le cinéma, parce que la figure du “fou” s’oppose à la logique, aux conventions et aux règles) requiert.

Beatrice Morandini Valdirana (Bruni Tedeschi) est une femme de la haute bourgeoisie belle et exubérante qui aime Baudelaire et qui a quitté son mari et sa vie luxueuse pour suivre le mauvais homme, ce qui l’a précipitée dans un état maniaco-dépressif dont elle ne sort plus. Beatrice se retrouve ainsi patiente dans un établissement psychiatrique toscan. Un jour, une autre patiente la rejoint. Il s’agit de Donatella (Ramazzotti), une fille-mère qui s’inflige des blessures et qui est plongée dans le désespoir parce que son enfant lui a été retiré. Dans la première scène du film, tout à fait exaltante, Beatrice fait semblant d’être psychiatre et accueille la jeune femme. Dans ce segment chaotique mais important, on se demande si ces deux femmes sont des figurantes ou des pensionnaires de l’hôpital, mais elles sont bel et bien dans le deuxième cas et sont soignées au centre de santé mentale que dirige à Montecatini Vito D’Anza, un psychiatre de l’école de Basaglia qui a créé un groupe de théâtre baptisé “Hum, bof ! “. Virzì et sa scénariste Francesca Archibugi (il a pour ce film fait une infidélité à ses scénaristes habituels, Francesco Bruni et Francesco Piccolavec, à la faveur d’une scénariste spécialisée dans la création de personnages qui ont des problèmes d’ordre psychologique) ont donc choisi d’entraîner le spectateur dans une étude in situ du désordre psychologique, sans en faire non plus un récit trop tragique.

Les deux femmes, qui font un peu figure de Thelma & Louise au pays du Chianti, fuient leurs espoirs trahis et leurs fantômes jamais domptés ou courent vers eux. À partir de là, le film déploie tout une série de situations et gags de comédie, comme quand nos deux héroïnes dînent dans un restaurant chic et se font la malle avant l’addition (menées parce une Valeria Bruni Tedeschi plus exubérante que jamais). Beatrice et Donatella, socialement et culturellement aux antipodes l’une de l’autre, se racontent leurs histoires respectives et deviennent amies. Ensemble, elles vont régler leurs comptes avec le Monde. La scénario et la mise en scène, composés sur mesure pour elles, en tempérant les scènes clefs par son humour caustique. 

Les ventes internationales de Folles de joie, qui est une coproduction franco-italienne, sont assurées par Bac Films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy