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SAN SEBASTIAN 2016 Compétition

Playground: un triste état des choses

par 

- SAN SEBASTIÁN 2016 : Le film le plus controversé du festival est une réalisation du polonais Bartosz M. Kowalski, qui fait mal en s’attaquant ainsi de façon si brute au sujet de la violence infantile

Playground: un triste état des choses

Playground [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Bartosz M. Kowalski
fiche film
]
, le premier long-métrage du réalisateur polonaise Bartosz M Kowalski, qu’il a lui-même écrit en collaboration avec Stanislaw Warwas, a déclenché de nombreux débats – animés – lors de la 64e édition du Festival du Film de San Sebastián, où il fait partie de la prestigieuse sélection officielle en compétition pour le Coquillage d’Or. Mettant en scènes les très jeunes mais crédibles acteurs Michalina Swistun, Nicolas Przygoda et Przemek Balinski, il a réussi à polariser les critiques et à devenir, à son propre mérite, un film que l’on aime ou que l’on déteste passionnément : lors de sa projection, autant de personnes ont quitté la salle qu’il y a eu d’applaudissements à la fin.

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Dans le prologue, Kowalski (dont l’amour pour Haneke est évident) nous présente des scènes du quotidien où règne cette tranquillité typique des villes occidentales de taille moyenne. Ces mêmes lieux n’auront plus la même signification à la fin du film : quelque chose s’y déroulera qui changera le regard banal que nous leur portions. Notre point de vue sera différent 80 minutes plus tard, puisque nous  y serons témoins d’un incident difficile à expliquer qui nous retournera l’estomac.

Dans les quelques minutes qui suivent, le réalisateur nous présente un à un son trio de personnages principaux. Il commence avec une pauvre petite fille riche, une gosse qui a tout et qui pense aussi que tout, ou presque, peut s’acheter. Elle habite dans une maison de luxe mais aseptisé, ne s’entend pas bien avec ses parents et commence à chercher à se distraire dans la séduction, tentant par là de surpasser ses complexes physiques.

Nous faisons ensuite la connaissances de deux gamins qui jouent un rôle clé dans l’histoire : l’un aide son père coincé dans une chaise roulante, tandis que le troisième enfant se rase le crâne dans un énième acte de rébellion adolescent. Tous les trois se retrouvent dans la cour de l’école : l’enchaînement des évènements les unira, nous amenant d’abord dans la salle de classe qu’ils partagent, puis dans un lieu délabré où ils organisent leurs rencontres : c’est le dernier jour de cours avant les vacances d’été, le moment ou jamais pour exprimer leurs émotions.

Et Kowalski esquisse donc peu à peu un portrait subtil et nerveux de la jeunesse d’aujourd’hui, des ados que l’on élève, mais ne fournit aucune réponse. Une bande de gamins capricieux, ne manifestant presque aucune tolérance face à la frustration, sourde aux valeurs que l’on essaye de lui inculquer.  Ces jeunes considèrent la violence comme un jeu, une distraction, une façon amusante de passer le temps. Ce sont de futurs adultes impitoyables, amoraux et dangereux, qui ne sont pas dérangés par leurs propres actions. Ils sont en bref le fruit d’une société psychopathe, apathique et passive qui a perdu tout principe et qui, plus horrifiant encore, ne le regrette pas du tout.

Playground est par conséquent un plat de résistance facilement indigeste. En outre, la dernière scène, filmée à distance, finira de mettre à terre le spectateur qui s’enfoncera alors un peu plus dans son siège, entendant et apercevant quelque chose qui n’est malheureusement pas un évènement isolé mais est bien arrivé plusieurs fois dans notre arrogant monde civilisé. Et quelque chose d’une telle brutalité est difficile è avaler.

Playground est une production de la société Film IT, basée à Varsovie. Les ventes internationales ont été confiées à l’espagnole Latido Films.

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(Traduit de l'espagnol)

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