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TURIN 2016

I figli della notte : jeunes héritiers à la dérive

par 

- Ce premier long-métrage d’Andrea De Sica, seul titre italien en compétition à Turin cette année, se passe dans un collège enneigé et mélange les genres, du récit de formation au film d’horreur

I figli della notte : jeunes héritiers à la dérive
Vincenzo Crea et Ludovico Succio dans une scène de I figli della notte

Une école qui forme la future classe dirigeante décrite comme si c’était l’Overlook Hotel de Shining : voilà l’idée de départ du premier long-métrage d’Andrea De Sica, I figli della notte [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Andrea De Sica
fiche film
]
, un film difficile à classer qui se passe entièrement dans un collège pour riches héritiers du Haut-Adige l’hiver, sous la neige, et mélange les genres, mariant le récit de formation (ou “de déformation”, comme le dit le réalisateur), le portrait social et le conte noir, avec une touche d’horreur.

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Andrea De Sica, 35 ans, petit fils du grand Vittorio, formé au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, a écrit et réalisé plusieurs courts-métrages et documentaires avant ce film,  et il a été l’assistant de Bertolucci, Ozpetek, Vicari et Marra. Ce n’est donc pas tout à fait un débutant qui représente à lui seul l’Italie dans le cadre de la compétition internationale du 34ème Festival de Turin avec un film incontestablement bien mis en scène et fascinant visuellement, pour son décor et ses jeunes interprètes (Vincenzo Crea et Ludovico Succio) mais aussi pour le tableau qui en ressort des hautes sphères de la société, qui “abandonnent” leurs enfants au moment le plus délicat de leur vie. “Je voulais parler des jeunes de 16 ans qui frôlent le désastre alors qu’ils sont bien encadrés dans la société et pas du tout dans les marges”, a expliqué le réalisateur (et auteur du sujet ainsi que du scénario avec Mariano Di Nardo) après la projection du film dans le chef-lieu piémontais. De Sica décrit aussi son film comme “un récit de formation avec quelque chose d’acéré et de provocateur, sans l’humour qu’on y met souvent. Et puis le collège a quelque chose d’anachronique aujourd’hui ; c’est un monde qui a disparu du cinéma italien”.

Les intentions sont donc excellentes. Des jeunes qui subissent les choix de parents qu’on ne voit jamais, des adolescents face à des émotions qu’ils ne maîtrisent pas, des thèmes qui, unis au tableau d’un système éducatif élitiste qui invite l’impitoyable critique en ce qu’il réprime tout en tolérant la transgression (ce que De Sica appelle une “transgression contrôlée”) : tout cela aurait déjà suffi à faire un film intéressant. Cependant, pour donner vie à ses fantasmes et cauchemars, De Sica en a tellement ajouté que le spectateur finit par s’y perdre un tantinet, entre le motif du harcèlement, les virées nocturnes, les fantômes, les prostituées, l’amour, l’amitié, les chalets de forêts, les suicides et les meurtres qui se superposent à la trame, le tout dans un film qui ne dure qu’une heure et quart, ce qui donne l’impression que l’auteur a voulu faire du remplissage sans rien explorer à fond. Il faut toutefois reconnaître que si ce premier long-métrage a des lacunes narratives, sur le plan formel, il est très réussi, notamment grâce à ses musiques, composées par le réalisateur lui-même et additionnées de morceaux comme “Ti sento” de Matia Bazar. Il faut aussi signaler la contribution de Fabrizio Rongione dans le rôle d’un enseignant ambigu et mielleux.

I figli della notte a été produit par Vivo Film et Rai Cinema avec la société belge Tarantula et le soutien d’Eurimages, du Ministère de la Culture italien et d’IDM Tyrol du Sud-Haut-Adige. La distribution du film est en cours de négociation.

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(Traduit de l'italien)

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