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Une belle fin : cimetière avec vue

par 

- Le deuxième film en tant que réalisateur du producteur de Full Monty est un film intense sur la solitude et le sentiment d'appartenance.

Une belle fin : cimetière avec vue

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(qui sortira en France sous le titre Une belle fin) signifie "nature morte", mais littéralement, l'expression parle de "vie immobile", silencieuse, un peu comme la mort. C'est bien de mort que s'occupe John May, un méticuleux fonctionnaire du district londonien de Kennington dont la mission est de retrouver les proches de gens qui sont morts seuls. John lui-même est bien seul. Il n'a pas d'amis et s'attable tous les jours devant une boîte de thon et une pomme, dans son appartement parfaitement ordonné, et parfaitement sinistre. Il aime son travail, c'est un adepte du deuil qui ressent un énorme respect pour ces femmes et ces hommes qui ont quitté le monde sans personne à leurs côtés. Alors il fait des pieds et des mains pour retrouver leurs proches. Hélas, les gens ont apparemment toujours une raison de détester leur père ou leur mère, de vouloir les oublier. Ainsi, John est toujours le seul à venir aux enterrements. C'est même lui qui choisit la musique à passer et compose le texte à lire en souvenir du défunt.

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Mais tout cela va bientôt s'arrêter, car la municipalité a décidé de le licencier – ses recherches sont trop dispendieuses, et qui s'intéresse à ces personnes souvent vieilles abandonnées par leurs familles ?

Uberto Pasolini, italien mais installé outre-Manche, est le producteur auquel on doit le film à succès Full Monty (1997). En tant que réalisateur, il a déjà mis en scène un long métrage, Machan [+lire aussi :
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, qui a gagné de nombreux prix. L'intense et touchant Une belle fin, qui est donc son deuxième film, est en lice dans la section Horizons de la Mostra. La mise en scène sensible et mesurée de Pasolini repose en grande partie sur la performance de son extraordinaire acteur, Eddie Marsan, qui a travaillé entre autres avec Martin Scorsese, Steven Spielberg, Mike Leigh et Bryan Singer. Dans Still Life,  Marsan incarne le petit homme discret mais capable d'une grande humanité qu'est John May, qui reste diligent même après qu'on lui ait annoncé son licenciement et veut absolument mener à bien sa toute dernière mission : retrouver les parents et amis d'un vieil alcoolique, Billy Stoke, pour les inviter à son enterrement.

John se met alors à recomposer la mosaïque éparse qu'est la vie de Stoke à partir de maigres indices, dont un album de photos où apparaît une petite fille aux cheveux blonds. Il découvre petit à petit que bien qu'il soit mort seul, Stoke a vécu une existence riche et pleine d'amitiés. John arrive même à retrouver Kelly (Joanne Froggatt), sa fille. Une amitié entre eux voit même le jour qui permet au petit fonctionnaire d'âge moyen d'apprécier pour la première fois le goût de la vie, tant et si bien qu'il cède à Stoke son emplacement au cimetière, un joli lopin avec une vue panoramique.

Pasolini, qui a également scénarisé le film et produit pour un budget modeste, s'est inspiré du travail que font vraiment certains employés municipaux pour en extraire une réflexion sur l'appartenance à une communauté et sur la valeur qu'on assigne à l'individu qui habite la maison d'à-côté, seul.

Avec à l'esprit le maestro japonais Yasujirō Ozu, Uberto Pasolini a composé des images aussi statiques que le titre du film, avec des cadrages qui reflètent le goût du personnage pour l'ordre. Il a été aidé dans cette tâche par le directeur de la photographie Stefano Falivene, qui a collaboré avec des cinéastes comme Amos Gitaï, Abel Ferrara, ou encore Wes Anderson. Pendant toute la première partie, les couleurs sont résolument désaturées mais petit à petit, elles redeviennent plus vives, à mesure que l'intrigue s'enrichit.

Une belle fin, produit par Redwave/Embargo Films en association avec Cinecittà Studios, Exponential Media et Rai Cinema, est vendu par Beta Cinema. En Italie, BIM Distribuzione le lancera prochainement sur les écrans.

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(Traduit de l'italien)

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