16/03/2005 - Découvert dans Le diable en robe bleu, confirmé ensuite par Traffic ou le récent Ocean 12's, Don Cheadle joue Paul Rusesabagina et explose véritablement dans Hotel Rwanda

Découvert dans Devil in a Blue Dress puis confirmé dans des films tels que Traffic, Boogie Nights ou plus récemment Ocean’s 12, l’acteur américain Don Cheadle explose véritablement dans Hotel Rwanda où il incarne Paul Rusesabagina, le manager d’un hôtel à Kigali, qui a sauvé 1268 Rwandais au risque de sa propre vie, lors du violent génocide de 1994. Ce rôle qu’il tient avec beaucoup de sensibilité et d’émotion, lui a valu sa première nomination aux Oscars. Un honneur qu’il met au service de l’Afrique.

Comment avez-vous travaillé ce personnage authentique ?
Dès que j’ai eu le rôle, j’ai contacté Paul Rusesabagina. Je lui ai posé des milliers de questions par e-mail et par téléphone. Je voulais tenter de comprendre quel genre d’homme il était. Puis, quand nous avons répété en Afrique, il était là. Je l’ai beaucoup observé, prenant des petites choses çà et là. Il s’est vraiment ouvert à nous. Il nous a ouvert sa vie. Et comme je savais que Paul s’était complètement investi dès le début de l’écriture du film, je pouvais aussi me reposer sur le scénario et me laisser guider par les indications de Terry George.

Ce film peut changer le regard porté sur l’Afrique ?
Je l’espère sincèrement. Il est possible que les gens regardent ce film, disent combien la situation africaine est horrible, puis retournent à leur dîner. Je sais que l’attention accordée à un événement est très courte et il faut donc en profiter très vite. Hotel Rwanda possède un site internet très bien fait qui propose aux gens de s'investir dans la cause africaine. Sans ce film, je pense que personne n’attacherait d’importance aux problèmes actuels du Darfour ou du Congo.

Vous avez été nominé pour l’Oscar du meilleur acteur pour ce rôle. C’est important pour vous ?
Les nominations sont très utiles pour ce genre de film. Souvent les gens disent que les nominations sont déjà des récompenses. Ici, c’est vraiment le cas. Cela permet d’attirer l’attention des gens sur ce qu’il se passe aujourd’hui en Afrique. Ma volonté est de mettre ma célébrité actuelle au service d’une telle cause. J’ai l’opportunité de le faire parce que, grâce au film et à cette nomination, les gens sont enclins à m’écouter pour l’instant.

Propos recueillis au Festival de Berlin