email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Antonello Grimaldi • Réalisateur

Notre dépaysement d'hommes "modernes"

par 

- Le défi relevé brillamment de créer un film dynamique en adaptant un roman se déroulant entièrement dans une voiture stationnée

"J'espère être parvenu à raconter notre dépaysement d'hommes 'modernes' dans l'impossibilité d'élaborer un deuil, sans pouvoir s'appuyer sur une tradition religieuse, ni sur une laïque". Le réalisateur Antonello Grimaldi, 50 ans, a relevé victorieusement le défi d'adapter le roman d'un écrivain fortement digressif ainsi que le définit le scénariste Francesco Piccolo qui (avec Laura Paolucci et Nanni Moretti lui-même comme co-scénaristes) "a creusé dans la colonne vertébrale du récit en essayant de retrouver l’intrigue fondamentale sur laquelle construire le personnage et le monde qui l'entoure". L'objectif, en somme, était de rendre le film le plus simple possible par rapport aux pages du roman.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

"Le travail de simplification du scénario m'a beaucoup aidé", reconnaît Grimaldi. "Le vrai défi était de tourner tout le film sur une place autour d'un homme assis sur un banc – un lieu beaucoup plus cinématographique qu'une voiture garée, endroit où se déroule l'histoire du livre. Il aurait été vraiment difficile de tourner quatorze scènes dans une voiture fermée."

La présence de Nanni Moretti est encombrante, mais par rapport à la soi-disant "morettisation" de son film, Grimaldi a les idées claires : "À la rigueur, ce serait plutôt l'inverse, c'est Moretti qui s'est 'palladinisé' (le personnage interprété par Moretti s'appelle Pietro Palladini), ce personnage ayant beaucoup en commun avec le Michele Apicella des premiers films de Moretti".

On trouve dans le film deux personnages féminins très importants et vraiment différents. "Eleonora et Marta représentent deux personnages féminins qui se font pendant l'une à l'autre. Eleonora est un personnage métaphysique, mais c'est aussi le moteur de l'histoire. Si elle n'avait pas été sauvée en mer par Pietro, il n'y aurait pas d'histoire à raconter, et c'est elle qui permet au personnage de renaître en lui permettant d'abandonner son deuil. Marta, de son côté, parle au personnage et le fait participer à tout ce qu'elle fait et dit, comme pour lui remettre les pieds sur terre". La scène de sexe par le biais de la conversation entre Moretti et Ferrari est inattendue. "C'est un choix de scénario. Cette scène représente le retour à la vie de Pietro, après le deuil, et nous avons décidé de la faire survenir à l'improviste parce que c'est à l'improviste que la guérison du personnage elle-même s'opère".

Sur le plateau de tournage, Grimaldi a parlé d'un film rock malgré le thème de film d'auteur et la présence d'auteur de Moretti : "Le 'chaos calme' est comme un concert de rock. J'ai donné beaucoup d'importance à la bande originale. Dans le roman, le groupe Radiohead dialogue avec le héros par le biais des textes de leurs chansons. Procacci étant le producteur italien le plus attentif aux musiques de film, j'ai profité de ce faible pour proposer d'acheter les droits de trois chansons de Radiohead, Rufus Wainwright et Stars et c'est ainsi que nous avons pu monter des scènes sur la base de ces musiques. Je crois que ce sont les plus belles du film. Paolo Buonvino a écrit la musique originale en en adaptant le son à ces chansons, des accords brefs et minimalistes qui s'ouvrent à la fin".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy