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Matteo Garrone • Réalisateur

“Ma fable noire conçue comme un dessin animé”

par 

- Après Gomorra, Matteo Garrone a choisi de raconter une petite histoire : celle d'un homme qui poursuit le rêve de devenir célèbre grâce à la télévision

"Je ne crois pas qu'il soit représentatif de tout un pays", dit Matteo Garrone à propos de Reality [+lire aussi :
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, en compétition au Festival de Cannes (la sortie italienne du film est prévue pour le 28 septembre). Il s'agit d'un film "sur un homme commun, parce qu'il dédire ce que tout le monde veut : c'est un Pinocchio moderne, candide, ingénu, qui poursuit le rêve de la célébrité facile à la télévision, le nouvel Eldorado qui est comme un mont Olympe sur Terre, un nouveau pays de Cocagne". Garrone propose un petit film pour "dépasser l'impasse de l'après Gomorra, balayer le trac".

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Pourquoi le choix de tourner cette histoire, alors que l'émission Grande Fratello (Big Brother) est désormais en déclin ?
"Après Gomorra [+lire aussi :
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, je voulais faire un film différent, changer de registre. J'ai cherché pendant des années une histoire aussi forte, mais je ne l'ai pas trouvée. C'est ainsi que j'ai décidé de faire une comédie, mâtinée de tragédie. Reality vient d'une histoire vraie, simple, que nous avons adaptée pour en faire une réflexion sur notre présent, sur le monde d'aujourd'hui. Mes compagnons de travail et moi-même nous sommes aventurés avec légèreté pour retrouver le plaisir de faire du cinéma, de s'amuser".

Votre film rend aussi compte d'un énorme vide culturel.
"La famille est le détonateur. La contagion commence là : ce n'est pas le héros qui l'initie mais le tissu social dont il est issu, c'est-à-dire non seulement son environnement à lui mais la société dans son entier. On m'a dit que certains journalistes n'ont pas aimé le film parce qu'ils n'ont pas trouvé assez nette la dénonciation qu'ils attendaient, mais l'intention n'était pas de faire un film de dénonciation ou de fustiger un certain type de télévision. Nous avons voulu créer une fable moderne mais aussi dépeindre la descente aux enfers d'un personnage qui se dépersonnalise et perd son identité".

La fable a des aspects glaçants.
"Quand je raconte une histoire, je n'arrive pas toujours à en mesurer l'ampleur dramatique. J'en prends conscience une fois le film terminé. J'avais en tête de faire une sorte de dessin animé à la Pixar avec des développements dramatiques".

Tout le monde a trouvé l'acteur principal excellent.
"L'aspect central et le plus fort du film est l'interprétation d'Aniello Arena, qui donne au personnage une candeur et une innocence due aussi au fait qu'il a découvert un monde qu'il ne connaissait pas. On peut lire cette stupeur dans ses yeux. Il a été un interprète exceptionnel pour un rôle extra-compliqué qui fonctionne sur plusieurs plans".

Vous avez de nouveau tourné à Naples.
"Naples est une ville riche en contradictions qui conserve des lieux anciens, presque édouardiens, avec des décors artificiels".

Au-delà d'Eduardo De Filippo, quelles autres sources d'inspiration avez-vous eues pour ce film ?
"De Sica, Fellini, Visconti... Courrier du coeur, Bellissima, Mariage à l'italienne, L'Or de Naples".

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