email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Philip Gröning • Réalisateur

"Un défi que nous lançons au public"

par 

- Cineuropa a recueilli les propos du réalisateur allemand Philip Gröning à l’occasion de sa venue au 70e Festival de Venise où son film, La Femme du policier, a remporté Philip Gröning a remporté le Prix spécial du jury

Philip Gröning • Réalisateur

Cineuropa a recueilli les propos du réalisateur allemand Philip Gröning à l’occasion de sa venue au 70e Festival de Venise où son dernier film, La Femme du policier [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Philip Gröning
fiche film
]
, était présenté en compétition.

Quels sont les thématiques que vous avez voulu exploiter dans le film ?
Il est question d’universalité que ce soit dans le côté sombre que représente une violence conjugale ou dans l’amour qui soude une famille. C’est un film sur la violence au foyer, mais c’est aussi un film sur l’amour entre une mère et une fille. Ces deux aspects sont d’égale importance dans le film. Ensuite, il est question de déséquilibre. C’est aussi une histoire qui pourrait se dérouler n’importe où.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Comment avez-vous travaillé sur la division en chapitres ?
Chaque chapitre est une scène. C’est donc la situation qui détermine la durée du chapitre. Nous avons voulu que le public entre et sorte de ces scènes d’où le découpage avec un point d’entrée et de sortie pour chacune d’entre elles. Les chapitres permettent d’avoir un certain recul. Ce n’est pas un film qui veut s’imposer. La distance est importante pour donner au public la liberté de juger, mais c’est aussi un défi que nous lançons au public qui porte un regard sur une histoire qui ne la prend pas en otage.

Vous êtes-vous inspiré de références stylistiques ?
Il n’y a pas de références stylistiques. Je fais le film comme bon me semble et en suivant  les intuitions qui me paraissent les plus justes par rapport à l’histoire ou les personnages. Il y a des passages plus artistiques et d’autres plus naturalistes, mais le style m’est dicté par le récit et l’émotion des personnages.

Comment avez-vous travaillé avec les acteurs ?
C’est beaucoup de travail, surtout avec les enfants. La petite fille est jouée par deux sœurs jumelles. Avec elles, il fallait créer une situation pour espérer susciter les bonnes réactions et les dialogues attendus, sans forcer et sans leur imposer un quelconque travail de mémorisation qui aurait faussé leur naturel. Il s’agissait d’improviser intelligemment. Bien entendu, les enfants n’étaient jamais présents durant les scènes violentes. Il fallait trouver d’autres stratagèmes pour capter la bonne émotion, mais je suis très satisfait du résultat tout comme les autres acteurs du film.

Le film n’est pas manichéen. La violence résulte plutôt d’une pathologie…
Je ne voulais pas montrer un homme méchant. C’est un homme normal qui manque d’amour et le danger d’entrer dans la violence est présent pour tout le monde lorsqu’un manque entraine une altération de l’existence. La vie de tous les jours commence à se vider lorsqu’on devient violent.  Ca débute très simplement et le changement est parfois insidieux et lent à se développer, mais au final, on détruit la vie des autres et la sienne par la même occasion. On peut comparer cela à une maladie qui altère les personnalités. Dans ce couple, l’homme et la femme sont tous les deux des victimes.

Pourquoi avoir utilisé la récurrence de scènes de chant ?
Le chant — et principalement les comptines qui sont chantées dans le film — est une sorte de transfert d’amour. L’enfant apprend à chanter aux parents. Les parents apprennent à chanter à l’enfant. Il y a une transmission qui s’opère et c’est cet aspect qui m’a le plus intéressé. Ce sont aussi des moments de pause  pour le spectateur, utiles lorsque l’émotion est trop forte et qu’il faut respirer avant de se replonger dans le récit.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy