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Zvonimir Jurić • Réalisateur

“Je suis intéressé par ce ce que la guerre a amené à la surface”

par 

- Rencontre avec Zvonimir Juric, le réalisteur de The Reaper pour discuter de son approche narrative et de la manière dont l'industrie cinématographique croate aborde le sujet de la guerre

Zvonimir Jurić  • Réalisateur

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du Croate Zvonimir Juric, qui a fait sa première mondiale au dernier Festival de Toronto, sera projeté à l'European Film Market du Festival de Berlin. Le réalisateur, révélé par un des meilleurs films croates de la dernière décennie, The Blacks [+lire aussi :
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, co-réalisé avec Goran Devic, a évoqué pour Cineuropa sa poétique et ses thèmes de prédilection.

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Cineuropa : Pourquoi avez-vous choisi cette forme pour The Reaper, qui est constitué de trois récits interconnectés ?
Zvonimir Juric : Je me suis arrêté sur trois histoires parce que je trouvais qu'une ne suffirait pas à montrer ce que je voulais. Par ailleurs, il me semblait qu'il serait intéressant de suivre certains des personnages qui n'apparaissent que brièvement dans le premier récit un peu plus longuement dans le deuxième et le troisième récit. 

À en croire vos films, vous vous intéressez beaucoup au passé récent de la Croatie et à ses conséquences sur le pays. Comme accueille-t-on ce genre de thèmes dans votre pays ? Pourriez-vous  faire un film qui ne soit pas articulé autour d'un sujet politique ou social ?
Oui, ce film se rattache aux conséquences de la guerre, non parce que je suis un humaniste, mais je suis intéressé par ce ce que la guerre a amené à la surface, des choses qui semblent irrémédiables et traumatisent mes personnages. Mes films sont assez pessimistes, mais je vais essayer de changer cela dans le prochain : je suis las des défaites, je veux que mes personnages gagnent. Dans l'industrie du film, par rapport à la guerre, on respecte encore la version officielle et nationaliste du comment et du pourquoi. Une poignée de films seulement ont eu le courage de proposer d'autres points de vue.

Je ne sais pas comment sera mon prochain film. J'ai dans la tête des histoires plus proches du cauchemar que d'idées politiques ou sociales claires. J'aimerais être clair, comme Ken Loach. Pour le moment, je n'y arrive pas, parce qu'il y a toujours quelque chose d'autre qui naît dans mon esprit avant.

En termes de genre, vos films sont des films d'art et d'essai, mais The Blacks comme The Reaper renvoient aussi au thriller psychologique, voire au cinéma d'horreur. Pourquoi avez-vous voulu leur donner ce genre d'accents ?
J'aime bien mettre en contraste le lyrique et le beau avec l'affreux et le laid, pour voir ce qui se passe. Comme Isaac Babel dans Cavalerie rouge qui est un livre formidable. Je ne pense pas vraiment en termes de genre, quand je fais un film. J'essaie de ne pas trop réfléchir à quel genre de film je suis en train de faire. Mais vous avez raison, mes films ont des éléments empruntés au film d'horreur. 

Comment choisissez-vous vos acteurs et comment travaillez-vous avec eux ? Dans The Reaper, la distribution était absolument cruciale.
J'essaie d'être gentil avec mes acteurs. Je ne peux pas travailler dans une atmosphère de défiance et de crainte. Comment peut-on donner un bon rôle à quelqu'un en qui l'on n'a pas confiance ? Les acteurs sont des enfants. Le réalisateur est leur parent. 

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