email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Alex van Warmerdam • Réalisateur

"Je souhaitais me livrer à un exercice de style"

par 

- LOCARNO 2015 : Cineuropa s'est entretenu avec Alex van Warmerdam à propos de son nouveau film, La Peau de Bax, en lice à Locarno

Alex van Warmerdam  • Réalisateur

Après avoir été le premier représentant du cinéma hollandais en compétition officielle à Cannes depuis de nombreuses décennies et triomphé à de nombreux autres festivals, tels que celui de Sitges, avec le complexe Borgman, Alex van Warmerdam a choisi de faire un film qu’il qualifie lui-même de "léger comme une plume". Ce titre, La Peau de Bax [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Alex van Warmerdam
fiche film
]
, en compétition au Festival du film de Locarno, raconte l’histoire d’un tueur à gages qui reçoit un contrat le jour de son anniversaire. Il s'agit d'assassiner un écrivain, une mission facile qui lui permettra de rentrer à temps pour dîner avec sa famille et ses amis, mais la tâche s’avère plus compliquée que prévu. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Vous nous proposez cette fois une histoire plus légère que celle de Borgman ?
Alex van Warmerdam : D’habitude, je commence mes projets en écrivant un résumé et une trame que j’essaie de suivre. Cette fois-ci, j’ai simplement noté quelques idées et je me suis mis directement à écrire le scénario, de sorte que l’histoire, qui était abstraite, s’est développée au fur et à mesure que je l’écrivais. Je me suis davantage attaché à donner un certain style et un rythme bien spécifique à la narration. 

Le film n’avance aucune raison pour justifier les meurtres que doivent commettre les protagonistes.
Un seul des personnages propose une raison, qui peut être vraie ou non. Je n’avais pas envie de donner trop de détails concernant la façon dont ils se sont retrouvés dans cette situation – parfois, lorsque les spectateurs s’identifient à eux, montrer les motivations des personnages peut devenir un problème. 

Cette histoire s'ouvre sur un duel façon western entre deux hommes armés. Différents personnages féminins apparaissent alors qui jouent avec ce genre de clichés masculins...
En réalité, l’une des femmes finit par agir comme un homme. Une indication que je n’ai cessé de donner à l’actrice qui joue le rôle, était qu’à un moment donné de l’histoire, elle se transformerait en Calamity Jane. Si j’ai joué avec les clichés masculins, ce n’était pas prémédité, cela est venu pendant que j’écrivais. 

Vous avez globalement nié le fait que Borgman était né de la volonté délibérée de critiquer la bourgeoisie mais on retrouve cette intention dans La Peau de Bax, à travers ce personnage de père de famille qui paie ses factures et autres fêtes d'anniversaire en travaillant comme tueurs à gages.
La critique n’est qu’un effet secondaire plutôt que le véritable objectif. Je la laisse transparaître dans l’histoire, mais il faut vraiment être très attentif pour s’en apercevoir. J’ai cherché à  donner une tournure comique à ce film en créant un contraste entre la parfaite femme au foyer qui prépare une fête d’anniversaire en famille pendant que son mari part dessouder quelqu’un. 

L’humour noir du film va au-delà de cette prémisse. Comment avez-vous développé un sens de l’humour aussi sombre ?
J’ai toujours été un enfant difficile que mes parents trouvaient difficile à gérer. Mon petit frère a une théorie sur la question : il pense que tout cela a commencé pendant notre enfance, à la lecture d’un des premiers recueils de nouvelles pour enfants d’Ian McEwan. L’une d’elles parle d’une fille qui se noie dans un canal. À ce moment-là, quelque chose s’est déclenché en moi qui se reflète aujourd’hui dans mon travail. 

Votre travail artistique s’étend à d’autres domaines, comme le théâtre, la peinture et le graphisme, mais il apparaît clairement qu’à aucun moment vous ne souhaitez analyser votre œuvre.
C’est parce que si j’analysais trop, je m’obligerais à voir dans ce que je fais un message et un sens précis et risquerais du même coup de perdre ma liberté de créer. Je préfère garder ma pureté et mon innocence à cet égard.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy