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BERLINALE 2018 Compétition

Erik Poppe • Réalisateur

“J'étais sceptique quant à la possibilité de transformer cette histoire en un film”

par 

- BERLIN 2018 : Le réalisateur norvégien Erik Poppe évoque pour nous le poignant U – July 22, projeté en compétition à Berlin

Erik Poppe  • Réalisateur
(© Erik Burås)

Le poignant U – July 22 [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Erik Poppe
fiche film
]
d'Erik Poppe, sur le massacre survenu en 2011 sur l'île norvégienne d'Utøya, a été tourné en une prise en temps réel. Après la présentation du film à la Berlinale, en compétition, Cineuropa a interrogé le réalisateur, qui a souligné la difficulté de faire un tel film et le fait que son premier souci à été de ménager les survivants et leurs familles.

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Cineuropa : Il a été dit qu'il était trop tôt pour faire un film sur le massacre d'Utøya.
Erik Poppe :
Tout le monde sait très bien que ce projet fait débat depuis un moment, dans les médias norvégiens. Les gens ont pris peur, certains se sont avérés terrifiés, quant à ce que donnerait ce film, mais ce qui s'est mis à se produire, à mesure que nous approchions de l'achèvement de ce projet, c'est que les gens ont commencé à voir le film, et ils se sont rendu compte qu'il ne se posait pas en réflexion sur les événements. 

Comment ces premières séances se sont-elles passées ?
Avant l'avant-première à Berlin, nous avons organisé trois semaines de projections privées, en tout une vingtaine de séances partout dans le pays, pour les proches des victimes et pour les survivants. L'idée était de les préparer à ce qui allait venir. Pendant tout le projet, nous avons travaillé très étroitement avec les survivants, et ils m'ont dit que la crainte principale, pour la plupart des jeunes qui était sur l'île, était que nous fassions ce film à des fins de divertissement. Quand le projet a été terminé, on m'a dit que je ne devais pas hésiter à proposer aux survivants de venir voir le film, surtout que dans le cadre du lent processus de leur guérison, nous avons voulu qu'ils découvrent le film dans un environnement où seraient présents des équipes de psychologues professionnels. 

Avez-vous hésité à faire ce film ?
Bien sûr. J'ai passé plus d'un an et demi à enquêter seul, à rencontrer des survivants pour collecter leurs témoignages. J'ai rencontré aussi le responsable en chef de l'enquête de police, pour avoir accès au dossier et tenter de comprendre s'il était possible de transformer cette histoire en un film. J'étais sceptique quant à la possibilité même de le faire. 

Pourquoi avez-vous décidé de filmer ce qui est presque une reconstitution jouée, en une seule prise et en temps réel ?
L'idée était d'essayer de voir s'il serait possible de dépeindre l'état d'esprit des présents, pour essayer de comprendre cette histoire et de la ressentir à partir d'un autre point de vue que celui qu'on a l'habitude de voir dans les films. J'espérais qu'après toutes les spéculations et les récits qui ont été faits sur la tuerie, nous pourrions rendre la propriété de leur histoire aux victimes du 22 juillet en faisant un film entièrement dédié au point de vue des jeunes gens qui étaient sur l'île ce jour-là.

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(Traduit de l'anglais)

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