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Joe Lawlor et Christine Molloy • Réalisateurs

“Nous n'aimons pas les comédiens qui surjouent”

par 

- Le duo de scénaristes, producteurs et metteurs en scène est enfin passé du court métrage à la réalisation d'un premier long accompli qui a déjà remporté plusieurs prix

Cineuropa : Qu'est-ce qui vous a inspiré Helen, autopsie d'une disparition [+lire aussi :
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fiche film
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Christine Molloy : Le point de départ a été avant tout certaines des idées à la base de notre court métrage Daydream. Au départ, ce qui nous intéressait, c'était l'idée d'une enquête autour de la disparition d'une jeune femme (Joy) et des spéculations quant à ce qui a pu lui arriver. Tandis que nous développions cette idée, nous en sommes venus à l'idée d'une reconstitution des faits par la police et dans la foulée, nous nous sommes intéressés à la manière dont les reconstitutions se passent, à qui joue quel rôle et comment les participants sont choisis. Nous avons été attirés par l'idée de quelqu'un qui prend la place de quelqu'un d'autre. Et si la jeune femme qui prend la place de Joy (Helen) était elle-même entourée de mystère, notamment autour de son identité, qui elle est et d'où elle vient... Nous avons senti d'instinct que c'était à partir de tout cela que nous voulions procéder. Bien que le film joue avec les genres au début, nous pensons qu'il prend ensuite un autre tour et espérons que le public acceptera de le suivre dans cette nouvelle direction. Le film est pour nous plus un thriller philosophique qu'un thriller psychologique. C'est un film qui s'intéresse aux questions et mystères autour de la notion d'identité, à l'amour inconditionnel et à la compréhension de soi-même.

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En termes de forme, le film est très austère, comme dans le cinéma du Continent européen
Joe Lawlor : Je vois certainement les liens avec le cinéma français ou même danois, notamment le travail de Carl Dreyer qui est assez minimaliste, très réfléchi, élégant et discret sur le plan des émotions: les technique des acteurs ne s'étalent pas de manière trop outrancière. L'austérité du jeu vient des personnages. Par exemple, pour le rôle d'Helen, interprétée par Annie Townsend, il faut considérer que c'est un personnage qui a grandi en institution toute sa vie et donc qui n'a pas l'habitude d'exprimer ses émotions ni même de les comprendre et qui ne fait pas vraiment confiance aux adultes : elle est plutôt défiante. Cela dépend du genre de cinéma qu'on veut faire, si on veut voir les acteurs déborder d'émotion dans tous les sens ou pas. Pour notre part, cela n'est pas de notre goût, esthétiquement. Nous n'aimons pas les comédiens qui surjouent parce que cela parasite souvent le contenu.

Helen, autopsie d'une disparition a été financé d'une manière unique grâce aux villes de Dublin, Newcastle, Gateshead, Birmingham et Liverpool, ainsi qu'au Arts Council of England et à l'IFB (Irish Film Board). Il a aussi donné lieu à un court métrage qui le complète, Joy.
CM : Joe et moi-même avons participé à un projet baptisé "Civic Life" pour lequel nous avons fait plusieurs courts métrages en collaboration avec des associations culturelles et artistiques locales partout au Royaume-Uni et en Irlande. Ils sont tournés en 35mm en l'espace d'une journée, comportent beaucoup de plans éloignés et requièrent la participation de gens du coin. Les films sont ensuite présentés au niveau local. Helen a pu naître parce qu'à peu près au même moment, plusieurs organisations différentes nous ont contactés. Ils voulaient nous commissionner pour faire plusieurs courts dans le cadre de "Civic Life". Nous y avons vu une occasion de réunir l'argent et les ressources de tous ces partenaires pour faire un long métrage. Heureusement, les partenaires se sont montrés très ouverts à cette idée, quoique l'un d'eux voulait aussi un court métrage séparé, mais comme notre long métrage ne s'intéresse pas à ce qui est arrivé à Joy, nous nous sommes rendu compte que le court métrage pourrait ouvrir cette piste. C'est moins un récit définitif de ce qui est arrivé à Joy qu'une spéculation.

Quid de votre prochain film, Mister John ?
JL : L'histoire se passe en Thaïlande, où un homme traverse une crise et doit faire face à deux gros problèmes. Le film raconte son parcours, physique et émotionnel.

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