14/09/2009

Lumière Distribution a été créé en 2003, dans le but de "fournir" en films Art & Essai les salles gérées la société Lumière. Annemie Degryse, qui avait rejoint le volet production la même année, est aujourd’hui Head of Production, et Manager adjointe. Elle participera aux côté de sept autres distributeurs européens à l’opération European Distributors : Up Next!. Elle nous parle de la situation belge, et des aspirations de Lumière.

Un marché saturé
La situation belge n’est pas vraiment différente de la situation européenne. On a parfois l’impression que les sorties de gros films sont des campagnes de promotion avant l’heure pour les futures sorties DVDs… Le marché est saturé, ou du moins envahi par les blockbusters américains. La situation est difficile même pour les "grosses productions" françaises, qui sont pourtant des films à gros budget. Nous en avons fait l’expérience il y a peu avec Seuls Two [+lire aussi :
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fiche film]. Malgré le capital de notoriété de ses réalisateurs, Eric & Ramzy, nous avons eu beaucoup de mal à faire exister le film.

La Belgique: un cas particulier
Notre particularité, c’est qu’en Belgique, on a toujours dû faire face au bilinguisme. Il est clair qu’en termes logistiques, c’est un peu comme si on faisait face à deux petits territoires. Le nombre de copies est adapté, et le sous-titrage et/ou le doublage également… La plupart des films sortent des deux côtés, mais sur des combinaisons différentes. Finalement, ce qui change vraiment pour nous, c’est plutôt la taille de la ville dans lequel le film est distribué. Concernant les films flamands, dont certains cartonnent au box-office, il nous est assez difficile d’y avoir accès, car Kinepolis (également exploitant de multiplexes) est très largement majoritaire sur ce marché. Côté francophone, la situation est différente, mais guère plus réjouissante. A quelques exceptions près, les films belges francophones ne fonctionnent pas bien sur nos écrans.

Les coups de cœurs de Lumière
Chez Lumière, nous fonctionnons essentiellement au coup de cœur. On vibre plutôt pour des films d’auteurs, parfois confidentiels, comme You, the living [+lire aussi :
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interview : Pernilla Sandström
interview : Roy Andersson
fiche film], que l’on s’efforce de faire connaître aux gens. Parallèlement, on peut également craquer pour des films plus crossovers, entre le film d’auteur et le film grand public, comme Chéri [+lire aussi :
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interview : Stephen Frears
fiche film], le dernier Stephen Frears par exemple. On essaie de mélanger les genres ! L’une des constantes, c’est que nous aimons beaucoup le cinéma français, et avons pu développer des relations de confiance et de fidélité avec certains réalisateurs. Nous avons eu à Cannes un réel coup de cœur pour Le Père de mes Enfants [+lire aussi :
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interview : Mia Hansen-Løve
fiche film] récemment, le deuxième film de Mia Hansen-Love, que nous sommes ravis de pouvoir faire découvrir aux spectateurs du Benelux.
Nous achetons en moyenne 12 à 15 films par an, en général sur scénario. Les festivals nous donnent l’occasion de revoir les agents de vente, mais en général, les deals ont été conclus en amont. On n’est cependant pas à l’abri d’une découverte ou d’un OVNI qui nous tombe dessus sans prévenir, comme cela a justement été le cas avec Le Père de mes Enfants.

La filiale DVD
L’un de nos dernières belles surprises, c’est le succès de notre filiale DVD, Lumière Home Entertainment que nous venons de créer. Nous avons noté une réelle augmentation de nos ventes. J’ai l’impression qu’avec la crise, le DVD reste une valeur sûre, ou en tous cas une sortie encore assez bon marché pour que le public n’en fasse pas l’économie.