24/04/2013 - Tout juste un an après la création de Close Up Film, Joëlle Bertossa représentera la Suisse dans le cadre des Producers on the move, à Cannes

Tout juste un an après la création de sa boîte de production Close Up Film, Joëlle Bertossa représentera cette année la Suisse dans le cadre des Producers on the move, à Cannes.

Cineuropa : Pourriez-vous nous résumer votre parcours professionnels ?
Joëlle Bertossa : J'ai commencé par des études de philosophie à l'Université de Genève, puis j’ai quitté la Suisse pour faire l'Institut National Supérieur des Arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS), à Bruxelles. Je suis ensuite revenue à Genève où j’ai fait deux films en tant que réalisatrice, mais je me suis assez vite rendue compte que ce n’était pas un métier dans lequel j'excellais! En 2002, Nicolas Wadimoff, avec qui j’avais travaillé sur son premier film Clandestin, m'a rappelé. Il venait de monter sa boîte AKKA Films et cherchait quelqu'un avec qui collaborer pour le premier Festival du film Palestinien. Au début j’étais un peu secrétaire, puis assistante de productions, et au fur et à mesure, il m'a appris le métier de productrice. J’ai alors crée ma propre boîte Close up Films, en 2012.

Pourquoi ce désir de vous lancer seule?
Je crois qu’au bout d’un moment j’ai eu l'envie de mener la barque tout seule, de choisir les projets selon mes propres souhaits. Et puis, il y avait le désir de ne plus travailler avec des réalisateurs-producteurs, ce qui est quand même très particulier et qui se fait beaucoup en Suisse. J'avais envie d'autre chose. Enfin, je crois tout simplement qu’il était temps: quarante ans, et un nouveau départ!

Comment cela se passe-t-il lorsque l’on se trouve toute seule à la tête de sa propre boîte?
Il y a quand même une certaine continuité avec le travail que je faisais chez AKKA. Au fil du temps j’ai eu de plus en plus de responsabilités qui ressemblent assez à celles que j'ai maintenant, il n'y a donc pas eu de rupture. De plus, j’ai eu la chance de pouvoir emmener avec moi certains projets dont je m’occupais, je n'étais alors pas toute nue pour commencer. Et avec dix ans de métier, j'avais tous les contacts nécessaires, d’ailleurs assez vite des gens sont venus me voir pour me présenter leurs projets.

Quel est la ligne de Close Up Films?
Je tiens à faire du cinéma engagé. Entendons ici l’engagement dans le sens large du terme, ce qui n’est pas forcément politique. Il peut s’agir d’un engagement auprès d'une cause, d’une idée, d’un sujet, d’un engagement stylistique aussi. J'aime les choses particulières, assez radicales.

Avez-vous une préférence en terme de format?
Absolument pas. Je n’ai jamais fait de distinction, même s’ils en existent énormément - ne serait-ce que dans la manière de les produire, entre le documentaire et la fiction, par exemple. Pour moi tout cela tient d’un langage cinéma. Je n’ai pas de préférence et ne pourrais d’ailleurs pas n'en faire qu'un seul. Je trouve ces genres très complémentaires.

Quels sont vos projets?
Je suis actuellement en plein tournage d’une série sur le quartier des Pâquis, à Genève. C'est un peu LE gros chantier de 2013, que je trouve formidable. C’est un format assez nouveau pour la Suisse romande: six fois 45 minutes, c'est le pied! Cela donne le temps de raconter tellement de choses! Il s’agit d’une coproduction avec la Radio Télévision Suisse (RTS),  réalisée par Jean-Paul Mudry. Sinon, nous venons tout juste de finir notre premier film Mal de la Luna et  allons commencer à l'envoyer dans les festivals. Nous avons aussi terminé la production exécutive d’un autre film, Sam.

En partenariat avec 

(cliquez sur le logo pour accéder à toutes les interviews des Producers on the Move 2013)