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Stergios Paschos • Réalisateur

"Il existe de nombreuses façons d'emprisonner quelqu'un qu'on aime: faire un film en est une"

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- Nous avons discuté avec le réalisateur Stergios Paschos au sujet de son dernier film, Afterlov, qui a été en lice pour le prix Golden Alexander au Festival de Thessalonique

Stergios  Paschos  • Réalisateur

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interview : Stergios Paschos
fiche film
]
c'est l'histoire d'un homme cherchant désespérément des réponses au destin chaotique de sa vie sentimentale et qui décide d'enfermer son ex petite-amie dans une villa qu'il garde. Cela semble tout sauf léger, et pourtant, ça l'est. Il s'agit en effet d'une comédie romantique subversive sur les aléas d'une attirance irrépressible entre ceux qui rejettent les autres et ceux qui les fuient. La première mondiale d'Afterlov a connu un succès phénoménal à Locarno et entre maintenant en lice pour l’Alexandre d’or du Festival international du film de Thessalonique.

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Cineuropa : Votre premier long-métrage est tiré du court-métrage Elvis is Dead, qui avait eu beaucoup de succès en 2013. Quels sont les thèmes que vous teniez à revisiter?
Stergios Paschos : Merci de cette question, car il semble y avoir un malentendu à ce sujet : il existe en effet un lien entre les deux films, mais l'idée d'Afterlov est née en premier. Elvis is Dead était en fait une sorte d'essai pour les personnages, les dialogues et l'alchimie entre les acteurs, et comme ce fut un succès, j'ai écrit Afterlov.

Le film a été tourné dans la villa du célèbre réalisateur Nikos Nikolaidis, un lieu de cinéma emblématique puisqu’il a servi de décor à plusieurs films iconiques des années 1980. De fait, on pourrait s'attendre à ce que le lieu prenne possession du film, qu’il produise sur lui un effet particulier. Avez-vous ressenti cet effet?
Je crois qu'on peut dire que la maison a pénétré le film, ou, mieux encore, qu'elle l'a complétement enveloppé. J'ai de magnifiques souvenirs de cette maison, de sorte que j'étais très ému tout au long du tournage – d’autant plus que Simeon Nikolaidis (le fils de Nikos Nikolaidis) et sa famille nous ont accueillis à bras ouverts et que nous avons été les bienvenus pendant toute cette période. Ils nous ont également sauvés plusieurs fois de difficultés engendrées par notre petite production.

Quand un réalisateur choisit de faire de son premier long-métrage une comédie dramatique, le public a tendance à penser que certains éléments sont autobiographiques. Cependant, votre style de narration laisse à penser qu'Afterlov représente plutôt une prise de position, l’expression d’un point de vue personnel et existentiel sur les histoires d'amour, et non le récit d’une expérience personnelle particulière. Avec laquelle de ces deux perspectives êtes-vous le plus d’accord ?
Je pense que lorsqu'on fait un film, on pense en permanence (du moins le devrait-on) à la relation qu’on a avec le cinéma, à la façon dont on l'aborde, et cela aussi envahit le film – de la même manière que lorsqu'on vit une histoire d'amour ou une très forte amitié, car on projette sur l'autre ce qu'on attend d'une histoire d'amour ou d'une amitié. Donc, naturellement, beaucoup de thèmes abordés dans Afterlov sont autobiographiques, et l'un d'entre eux correspond à ma vision de l'amour et des relations amoureuses en général. Si en revanche vous voulez savoir si j'ai déjà enfermé une fille dans une maison dans le but d'obtenir des réponses, alors non, je ne l'ai jamais fait ! Mais là encore, et c'est là toute la magie du cinéma, il existe de nombreuses façons d'emprisonner quelqu'un qu'on aime : faire un film en est une.

Le film a un succès phénoménal dans les festivals internationaux. Pensez-vous que cela va constituer un héritage lourd quand vous vous lancerez dans votre prochain projet ? Attendez-vous le verdict du public grec, à la sortie du film ?
J'ai commencé à préparer mon prochain projet avant même d'avoir fini la post-production d'Afterlov. Pour moi, tourner un film qui demande à des spectateurs de consacrer 90 minutes de leur vie à notre point de vue est déjà une responsabilité énorme en soi. Je ne pense donc pas qu'il y ait un poids supplémentaire lié à la popularité du film. La seule chose qui grandit, c’est la joie qu’apporte la communication avec les autres, et la marge de manœuvre dont on dispose en termes de production pour le projet suivant – en tout cas, je l'espère. 

Des commentaires sur le prochain projet justement ?
Je termine le scénario en ce moment même. Il s'agit d'un thriller érotique, plein d'humour noir, qui tourne autour d'un triangle amoureux. Le film s'appellera probablement Selini (Lune).

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(Traduit de l'anglais)

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