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Bernd Buder • Directeur du Festival du cinéma est-européen de Cottbus

“S’il y a un fil rouge dans notre sélection, c’est la diversité”

par 

- Cineuropa a rencontré Bernd Buder à Cottbus pour en savoir plus sur la manière dont les films sont sélectionnés et sur la croissance spectaculaire du festival en 26 ans d’existence

Bernd Buder  • Directeur du Festival du cinéma est-européen de Cottbus

À l’occasion du Festival du cinéma est-européen de Cottbus, Cineuropa a rencontré son directeur artistique, Bernd Buder, pour en savoir plus sur la manière dont les films sont sélectionnés et sur la croissance spectaculaire du festival en 26 ans d’existence.

Cineuropa : Le programme est riche en récents favoris des festivals mais aussi en découvertes. Comment procédez-vous pour élaborer votre sélection ?
Bernd Buder :
Avec mon équipe, des découvreurs de talents et les curateurs des sections parallèles, nous allons bien sûr aux grands festivals, comme Cannes et Karlovy Vary, mais nous essayons aussi d’assister à un maximum de festivals nationaux, parce que c’est là qu’on peut trouver des titres qui n’ont pas encore été découverts par les grands festivals. Je pense par exemple au film biélorusse The Count in Oranges, que nous avons reperé à une projection privée à Vilnius, ou encore au documentaire polonais Morgenrot, que j’ai choisi après une rencontre-conférence au Festival de Varsovie – son directeur, Stefan Laudyn, essaie de promouvoir les réalisateurs de courts-métrages parmi les programmateurs de festivals, et quand j’ai entendu le pitch du producteur de ce film, j’ai pensé : ‘Formidable, c’est exactement le genre de film que nous cherchons !’. Donc, oui, il faut suivre les grands festivals, mais il faut aussi être attentifs à leurs sections parallèles et aux plus petits festivals, où on a l’occasion de rencontrer des gens qu’on n’aurait pas le temps de croiser dans le contexte d’un grand festival international.

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Selon quelle logique le choix des 12 films en compétition s’opère-t-il ?
Une logique régionale uniquement : nous choisissons des films réalisés de Mer Baltique aux Balkans et de la frontière germano-polonaise à l’Asie. Au-delà de ça, la sélection est éclectique parce qu’il est assez difficile de trouver un fil rouge qui relie les derniers favoris en date que nous avons trouvés dans tous les différents pays qui nous intéressent. À dire vrai, s’il y a un fil rouge, c’est la diversité, de contenus et de styles : comme vous l’avez pu voir, notre sélection va de titres qui sont résolument d’art et d’essai, comme All the Cities of the North [+lire aussi :
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, à la comédie romantique Planet Single [+lire aussi :
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, qui a eu en Pologne un énorme succès auprès de la critique comme du public.

Cela fait 20 ans que vous travaillez pour le Festival de Cottbus, tous postes confondus. Comment décririez-vous l’évolution du festival au cours de ces deux décennies ?
Au début, c’était un tout petit festival, mais je me suis tout de suite senti proche de l’événement, parce qu’aucun autre festival allemand ainsi dédié au cinéma est-européen n’existait à l’époque. En tant que tel, Cottbus était destiné à croître, en taille et en portée. Au début, le champ géographique couvert par le festival se limitait aux pays voisins (la Pologne, la République tchèque, la Russie et la Hongrie) et puis petit à petit, il s’est élargi jusqu’à embrasser tous les pays qui y sont représentés aujourd’hui. La gestion du festival aussi a changé, au milieu des années 1990, ce qui lui a donné un nouvel élan, renforcé par la création du Marché de la coproduction Est/West Connecting Cottbus, il y a dix-huit ans, car c’était le signe de notre engagement vis-à-vis de l’industrie, pour favoriser les coproductions et bien sûr intensifier le dialogue interculturel qui est au coeur de notre mission et peut être capital entre les pays en conflit, ainsi que pour combattre les préjugés en général.

Qui est le public du Festival de Cottbus ?
Nous sommes arrivés à un chiffre stable d’environ 20 000 spectateurs par an, et je suis fier de pouvoir dire que nous couvrons toutes les tranches d’âge, de trois (pour les films de la section enfants et jeune public) à 99 ans. La plus grande partie des spectateurs sont de Cottbus et ses environs, mais les gens viennent nombreux aussi de Berlin, Dresde, Leipzig ou de plus loin – certains profitent même du festival pour prendre une semaine de vacances à Cottbus. Nous accueillons en outre de nombreux invités représentant l’industrie du film (455 professionnels accrédités ont été enregistrés cette année), dont deux tiers viennent de l’étranger.

Y a-t-il des success stories liées au festival dont vous êtes particulièrement fier ?
Connecting Cottbus a été et continue d’être chaque année à l’origine d’un grand nombre de belles histoires (lire l’interview de la directrice du programme marché, Rebekka Garrido) : nombreux sont les projets pitchés ici qui ont ensuite été sélectionnés dans des festivals de catégorie A (comme The High Sun [+lire aussi :
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à Cannes l’année dernière, Kills on Wheels [+lire aussi :
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et House of Others [+lire aussi :
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à Karlovy Vary, mais la liste est longue). Chaque année, nous décernons par ailleurs notre Prix Découverte à un talent émergent et un prix d’aide à la distribution qui sert à encourager un distributeur allemand à porter dans les salles un de nos films. Le festival a aussi donné de l’élan à l’industrie du film dans la région de Cottbus et toute la zone bilingue du Brandebourg où s’ancre la communauté sorbe, qui a désormais sa propre section : Homeland/Domownja.

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(Traduit de l'anglais)

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