email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Frauke Havemann, Eric Schefter, Mark Johnson • Réalisateurs/Scénaristes

"Aller à l’encontre des styles cinématographiques traditionnels rend le cinéma plus puissant"

par 

- Cineuropa a rencontré l’équipe créative qui a travaillé sur le film provocateur Weather House pour parler de leur œuvre qui prend d’assaut les salles de cinéma et de théâtre

Frauke Havemann, Eric Schefter, Mark Johnson  • Réalisateurs/Scénaristes
(g-d) Mark Johnson, Eric Schefter et Frauke Havemann

L’équipe créative qui a travaillé sur Weather House a présenté le film sur le territoire américain comme avant-première de la Sélection Officielle de la Narrative Competition du Festival du film Slamdance de 2017. Weather House a été réalisé par Frauke Havemann, co-réalisé par Eric Schefter et écrit par Mark Johnson. Le concept a été imaginé par Havemann et Johnson. Havemann et Schefter se sont également partagé le montage, mais les trois ont produit le projet, aux côtés de Marcel Neumann, le directeur de la photographie. Ce film minimaliste raconte l’histoire d’un groupe de personnages isolés victimes de changements climatiques extrêmes et de leurs étranges réactions qui en découlent.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : Quels sont les éléments qui vous ont motivé à réaliser Weather House ? Les thèmes du film sont ambigus, le style et la forme sont complexes – vous mélangez l’horreur et l’ironie, l’absurde et le minimalisme tout en présentant une mise en scène soignée et figée ainsi qu’une certaine sensibilité à l’art vidéo. Tous ces éléments rendent le produit final assez compliqué.
Frauke Havemann, Eric Schefter, Mark Johnson : Nous nous sommes attaqués aux problèmes de la séparation entre l’homme et la nature pendant des années, ce travail vient donc de la structure de nos travaux précédents. Bien entendu, nous nous sommes inspirés de films que nous aimons, mais aussi d’expositions d’art que nous avons visitées durant le processus de développement. Nous nous sommes aussi rendus dans des environnements extrêmes, comme le désert et Las Vegas.

En ce qui concerne la production, comment ce projet, qui est essentiellement allemand, s’est-il retrouvé dirigé par deux réalisateurs et écrit par un scénariste-réalisateur américain ?
Le processus de collaboration vient du fait que nous avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années. Mark Johnson a vécu en Allemagne et a travaillé pour des salles de spectacle aux côtés de nombreuses personnes impliquées dans le film, et il a continué à apporter sa contribution lorsqu’il s’est installé à Los Angeles. Frauke et Eric vivent et travaillent à Berlin, et ont collaboré pour des représentations pendant près de 20 ans. Toutes les ressources nécessaires à la réalisation du film viennent de leurs liens avec Berlin.

À quoi ressemblaient les processus de développement et de production de ce projet si inhabituel ? En effet, ils ne reposent pas uniquement sur le scénario, mais aussi sur d’autres aspects qui doivent être méticuleusement contrôlés.
Le scénariste et le réalisateur ont développé le scénario en s’échangeant plusieurs ébauches. La majorité de l’esthétique et des détails du film étaient précisés dans le scénario. Durant le tournage et la postproduction, nous avons procédé à des changements pour renforcer l’effet du concept de départ : par exemple, en ôtant le son d’origine et en le recréant en studio, nous avons donné un tout autre aspect au film en lui apportant une dimension puissante qui amplifie les thèmes traitant du caractère artificiel des choses. Ce procédé nous a également permis de déterminer et d’affiner chaque aspect et détail du son et de l’image.

Pourquoi avez-vous choisi de mélanger l’horreur et des tons comiques ?
Le ton est ce qui ressort naturellement de notre approche de la narration. La manière dont les humains interagissent avec les catastrophes et notre aliénation de la nature est fondamentalement absurde.

Bien que Weather House soit un film, il présente clairement d’autres influences comme l’art vidéo et l’art de la scène ; mais y retrouve-t-on des influences émanant de vos précédents travaux ?
Tout à fait. Nous sommes très influencés par l’art vidéo et l’art de la scène. Notre objectif est de rendre notre travail aussi cinématographique que possible, tout en allant à l’encontre des styles traditionnels et en s’inspirant d’autres formes d’art. Cela rend le cinéma plus puissant.

Quelle est la relation entre Weather House, le film et Weather House (With Plant), la pièce ?
La pièce vient du processus de développement. Le projet a été conçu dès le départ pour pouvoir être adapté aussi bien à l’écran qu’en direct. Les résultats sont très différents.

Weather House aborde une approche scientifique obsessionnelle de la réalité et tente de la quantifier. Pourquoi ces thèmes vous préoccupent-ils ? Est-ce à cause des progrès technologiques actuels et de la domination sans précédent de la science ? Est-on en train de perdre la raison ?
Oui. La nature humaine semble en perpétuel conflit avec elle-même. Les gens confrontent de façon absurde la raison scientifique et leurs croyances. L’incapacité de résoudre ce conflit est ce qui provoquera l’extinction de l’espèce humaine.

Avez-vous d’autres projets en développement, ou en envisagez-vous ?
Nous avons quelques projets en développement. Frauke travaille sur un film dont le titre provisoire est The Strategy of the Cells. Il parle d’une biologiste et de la relation qu’elle entretient avec son propre corps durant une maladie grave. Mark développe un film de science-fiction épique et avant-gardiste intitulé Who Are These People and What Are They Doing?

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy