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CINEMED 2022 Cinemed Meetings

François d’Artemare • Producteur de L’autre épouse

"Les réalisateurs ont peur de perdre du pouvoir alors que les réalisatrices ont tout à gagner"

par 

- Rencontre avec le producteur des Films de l’après-midi, qui évoque le projet de Meriem Mesraoua, à l'occasion des Cinemed Meetings

François d’Artemare • Producteur de L’autre épouse

Créée en 2001 et pilotée par François d’Artemare, la société parisienne de production parisienne Les Films de l’Après-midi est présente au 44e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement des Cinemed Meetings (lire la news) le projet L’autre épouse (The Other Wife) qui sera le premier long de fiction de Meriem Mesraoua.

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Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet L’autre épouse ?
François d’Artemare : J’ai rencontré Meriem Mesraoua il y a quelques années. Elle m’avait montré son court métrage Our Time is Running Out et j’avais trouvé qu’elle avait du talent. Nous avons donc décidé de travailler ensemble et j’ai produit son court suivant, À fleur de peau, qui a été sélectionné en compétition à Venise en 2020, avec l’envie de développer ensuite un long métrage. Nous avançons maintenant sur ce projet, L’autre épouse, qui raconte l’histoire d’un couple dont la relation s’étiole un peu après le départ des enfants et après 20 ans de mariage. En adoptant des mesures extrêmes pour sauver le refuge illusoire de ce mariage, la protagoniste, Salima, va être confrontée à la fragilité de son image trop longtemps préservée. Mais il y a évidemment quelque chose de plus vaste sur les femmes en Algérie aujourd’hui, leur situation sociale, professionnelle, familiale, et comment elles essayent d’exister.

Nous sommes encore à un stade assez précoce dans l’écriture et je cherche d’ailleurs un co-scénariste pour aider Meriem, qui sait parfaitement ce qu’elle veut raconter, à structurer le film. J’espère pouvoir démarrer le financement en début d’année prochaine. J’ai fait beaucoup de coproductions, j’ai développé un réseau solide dans ce domaine, donc j’ai bon espoir de retrouver des partenaires avec qui j’ai déjà travaillé. Des coproductions belge, danoise, suédoise, voire norvégienne sont tout à fait envisageables avec Eurimages comme objectif ensuite. Et le Qatar sera sûrement de la partie puisqu’il finance déjà le développement du film. Quant au tournage, il se déroulera à Oran car c’est le cadre de l’histoire et une ville dont Meriem est originaire.

Ce projet est-il représentatif de la ligne éditoriale des Films de l’après-midi ?
Je ne sais pas si j’ai une ligne éditoriale déterminée à priori, mais il y a une évidence : je produis depuis 20 ans davantage de réalisatrices que de réalisateurs. Chez elles, je trouve qu’il y a une énergie supérieure, un désir de cinéma et sans doute de faire changer les choses. Parfois, les réalisateurs ont peur de perdre du pouvoir alors que les réalisatrices ont tout à gagner. Je travaille surtout avec des cinéastes, de France ou d’ailleurs, dont je sens l’envie et cette énergie. Ensuite, les films que je produis racontent le monde et essayent d’avoir une certaine utilité pour le regard qu’on peut porter sur lui, que ce soit d’un point de vue social et politique avec Made in Bangladesh [+lire aussi :
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de Rubaiyat Hossain ou d’un point de vue plus intime avec Vous ne désirez que moi [+lire aussi :
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interview : Claire Simon
fiche film
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de Claire Simon.

Comme j’ai commencé ma carrière de producteur au Portugal, cela m’a donné une ouverture sur le monde lusophone et j’ai produit au Brésil, au Mozambique, Guinée-Bissau, en Angola. Puis, avec ma société française, j’ai continué évidemment à travailler avec des réalisateurs portugais (João Salaviza, João Viana, Marco Martins, etc.), mais je me suis aussi tourné vers d’autres pays, un peu au gré des rencontres avec des cinéastes : Aida Begic en Bosnie, Radu Muntean en Roumanie, etc. Ce sont les rencontres qui ont modelé ma ligne éditoriale, mais je tiens à tout prix à garder le côté artisanal de la production.

Quels sont vos autres projets en cours ?
Great Yarmouth: Provisional Figures [+lire aussi :
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de Marco Martins vient d’être présenté en compétition à San Sebastián. En post-production, il y a Banzo de Margarida Cardoso. Je coproduis aussi Music [+lire aussi :
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d’Angela Schanelec qui est terminé. Le documentaire Français, langue étrangère de la Japonaise Madoka Nishino sur des jeunes étudiant réfugiés en France, est en tournage. Nous réfléchissons avec Claire Simon sur son prochain film de fiction. Quant le prochain film de fiction de Rubaiyat Hossain, il est en financement.

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