23/01/2006 - Langer licht est le premier long métrage très attendu du jeune réalisateur néeerlandais David Lammers

Le jeune et talentueux réalisateur néeerlandais David Lammers présente son premier long métrage, le très attendu Langer licht (Northern light). Il a été repéré très tôt avec De laatste dag van Alfred Maassen (Alfred Maassen’s Last Day), un court métrage de fin d'études réalisé en 2001 qui lui a valu le Prix du film néerlandais (pour le "meilleur sujet de court métrage") et lui a permis d'être sélectionné par la Cinéfondation de Cannes. Au dernier Festival de Rotterdam, il a gagné le Prix Bébé Tigre (Tiger Cub Award) du Meilleur court métrage avec Veere. Il revient cette année à Rotterdam, cette fois en compétition, avec Langer licht [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : David Lammers
interview : Jeroen Beker
fiche film]. Ce film qui décrit la folie d'un directeur d'école de boxe et la manière dont celle-ci affecte ses relations avec son fils fait également partie des films sélectionnés par l'EFP (European Film Promotion) pour Passions and promises.

Cineuropa: En tant que cinéphile, quels auteurs vous ont influencé?
David Lammers: Je ne pourrais pas faire de films autrement que comme je le fais, et ce n'est pas à moi de décider si cela constitue un style qui serait donc mon style. Il y a beaucoup de cinéastes qui m'inspirent, comme Francis Ford Coppola, Terrence Malick, Claire Denis et Federico Fellini. Ceci étant, je ne veux pas les imiter scène par scène. Je m'efforce toujours de comprendre la dynamique d'ensemble et de voir comment on peut passer d'une grande scène à une scène intime, comment on peut créer un monde vraisemblable, comment on peut faire d'une scène standard quelquechose d'unique, comment utiliser les gros plans, comment s'articulent la forme et le contenu, etc...

Vous avez expliqué, dans d'autres interviews, que votre film ne traite pas seulement de la relation entre les personnages, mais également, de manière générale, d'un été au Nord d'Amsterdam. Quels liens voyez-vous entre les contraintes spécifiques au film en tant que récit et la réalité?
Je me sers rarement d'un simple procédé narratif comme point de départ à l'histoire. Je pars plutôt d'un personnage, d'un espace ou d'une période de l'année. L'histoire vient après, fragment par fragment. Personnellement, j'adore les films qui contiennent plus de choses que ce qui est strictement nécessaire au récit qui en est au centre. Quand j'écris, j'ai ces deux choses en tête, j'alterne entre des bouts de récits et des éléments du monde qui m'entoure; à la fin, le tout forme un ensemble cohérent. Je m'inspire de choses quotidiennes que je vois quand je marche dans la rue mais je les utilise rarement telles quelles sans les modifier de manière à ce qu'elles revêtent une véritable fonction dans le récit. Je me rends bien compte qu'il me faut un récit pour permettre au public de s'identifier aux personnages. De l'écriture au montage, je cherche l'équilibre parfait entre l'histoire que j'ai inventée et les images réelles que j'ai modelées pour qu'elles s'intégrent au récit.

Pour Langer licht, vous avez surtout travaillé avec des inconnus, des acteurs non-professionnels. Pourquoi avoir fait ce choix?
Le personnage principal de Langer licht est interprété par Raymond Thiry, qui est un acteur professionnel [de théâtre], de même que plusieurs des rôles secondaires. Dans mes films, je m'efforce de créer un monde naturel et vraisemblable et pour certaines scènes où l'accent sur les émotions est fort, il était nécessaire d'engager des professionnels. Il n'en reste pas moins que je cherche toujours des acteurs qui correspondent bien au monde du film tel que je le conçois et non l'inverse. Pour les rôles moins complexes, j'aime travailler avec des habitants du quartier [où l'histoire se déroule] parce qu'ils sont les mieux à même de comprendre les rôles et sont très naturels dans leur propre rôle!