email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Alexandra Lebret • Club des Producteurs Européens

"Créer un nouveau réseau de professionnels"

par 

A l’occasion du lancement du réseau communautaire The European Cinema Network, rencontre avec la directrice générale du Club des Producteurs Européens.

Cineuropa : Comment se portent les coproductions européennes ?
Alexandra Lebret : Elles se sont développées au fil des années en nombre et en volume avec une meilleure connaissance, notamment de la difficulté à les mettre en place. Les producteurs en quête de partenaires sont moins naïfs par rapport à ce que peut apporter un coproducteur ou un pays, ils ont une meilleure perception des limites, des prix et de l’argent qu’ils peuvent recevoir.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Quels sont les freins à un essor accru ?
Les coproductions entrent en compétition avec les préventes. Quand un pays monte une coproduction avec l’Angleterre ou l’Allemagne, son agent de ventes n’est pas forcément ravi qu’il ne lui reste pas de gros territoires où récupérer son MG (Minimum Garanti). Il existe aussi des limites de territorialisation, de conditions d’obtention des subventions. Un producteur doit savoir comment utiliser tel système dans tel pays, mais je ne pense pas que ce soit une limite pérenne et réelle. Par exemple, le Luxembourg et la Belgique travaillent pour essayer de rendre compatibles leurs deux systèmes et des zones régionales s‘organisent pour éviter ce genre de compétition et l’incompatibilité des critères.

Quelles sont tendances alors que les lois sur le cinéma sont en pleine évolution ?
La fin du "sale and lease back" a été catastrophique pour les coproductions avec le Royaume-Uni. Le nouveau crédit d’impôt ne permet quasiment pas d’établir des coproductions hormis celles légitimées par la nécessité absolue de tourner en Angleterre. Mais elles ne présentent pas d’avantages financiers comme ailleurs. Sinon, on attend les décrets d’application de la nouvelle loi espagnole qui va favoriser les coproductions, l’Italie est en train de le faire, l’Allemagne l’a fait, la France parle d’un crédit d’impôt international… Une compétition entre tous les systèmes s’annonce : les producteurs devront faire une espèce d’avantage comparatif et avoir des scénarios suffisamment ouverts pour voir dans quel pays ils ont le plus intérêt à établir leur film.

Quel a été l’impact sur les coproductions des entrées successives des pays de l’Est dans l’Union européenne ?
Les relations avec les pays de l’Est commencent dans l’opportunisme avant de passer à une coopération plus équilibrée. Il y a eu un effet d’opportunité au début, notamment en raison de l’important différentiel de salaires avec les pays d’Europe de l’Ouest. Un opportunisme qui atteint aujourd’hui la Bulgarie et la Roumanie. La première vague a concerné essentiellement la République Tchèque, mieux équipée en studio et en main d’œuvre. La Hongrie s’est rétablie grâce au crédit d’impôt qu’elle a proposé, avec néanmoins des soucis d’efficacité. Quant à la Pologne, elle développe une cinématographie nationale très forte, ce qui rend ses rapports plus équilibrés avec les autres pays européens.

En quoi consiste The European Cinema Network ?
Il s’agit de créer un nouveau réseau de professionnels du cinéma, un espace de rencontres, et de concrétiser notre réseau informel (33 forums depuis décembre 2002 et près de 3000 participants). Le site Internet lancé le 21 mars permet de présenter des projets, des besoins (services, "locations", "tax credit"…), de s’informer, de poser des questions dans le cadre de forums, de dialoguer, de mettre en ligne des vidéos... Tous les membres du Club sont automatiquement inscrits, mais les autres producteurs intéressés doivent simplement être parrainé par deux membres du conseil d’administration du Club qui est prêt à accueillir de nouveaux entrants, en particulier de jeunes producteurs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy