16/05/2009

Après une journée d'ouverture monopolisée par Tetro [+lire aussi :
critique
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fiche film], nouveau film de Francis Ford Coppola que tous attendaient impatiemment, la deuxième journée de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes a été celle de Yuki et Nina [+lire aussi :
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fiche film], coproduction franco-japonaise réalisée par Nobuhiro Suwa, originaire d'Hiroshima, et par l'acteur français Hippolyte Girardot.

Suwa, auteur de A Perfect Couple [+lire aussi :
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fiche film] (2005), qui se penchait sur un couple sur le point de se séparer, revient ici sur le même thème, mais vu à travers le regard d'une fillette de neuf ans, Yuki (Noë Sampy), qui doit partir vivre au Japon avec sa mère et donc quitter son père français (Girardot) et sa meilleure amie Nina (Arielle Moutel).

Yuki et Nina (dont les parents sont également divorcés) font tout ce qu'elles peuvent pour réconcilier les parents de la première mais se rendent vite compte que la réalité n'a rien à voir avec les morales de contes de fées. Entre des situations réelles qu'elles ne comprennent pas bien et leur monde imaginaire, les deux petites ne voient pas d'autre solution que la fugue. De Paris, elles se retrouvent perdues dans une forêt.

La forêt, qui sert ici de métaphore pour indiquer un nouveau départ, fait aussi office de frontière magique entre la France et le Japon, où Yuki, d'abord perdue, se décide finalement à partir. L'épisode marque aussi un changement de registre dans le film, qui passe du réalisme à un certain lyrisme. À partir de ce moment, le récit est moins explicite et plus suggestif.

Pour Girardot, "au fil de la réalisation du film, la forêt est devenue un lieu 'magique' pour nous aussi. Suwa et moi aussi étions seuls, sans répères, perdus et en quête de notre film".

Le résultat de cette quête est une oeuvre qui, comme sa jeune héroïne, a une double identité. Yuki et Nina combine une série d'éléments facilement identifiables par rapport au cinéma asiatique et au cinéma français. Ses plans longs et fixes lui donnent un rythme qui laisse de la place au silence, mais cette approche lyrique fait pendant à des scènes plus éloquentes qui explorent le drame du divorce sans tomber dans la dépression causant des dommages irréparables.

Yuki et Nina est une coproduction entre Comme des Cinémas, Les Films du lendemain et Arte France Cinéma en France, et la société japonaise Bitter End. Au Marché de Cannes, le film figure au catalogue du vendeur Films Distribution.

(Traduit de l'anglais)