16/05/2002 - Le cinéaste français, in compétition avec Marie-Jo et ses deux amours, répond aux critiques

Un film romantique, intimiste, empreint de spiritualité et d´exaltation amoureuse. Décrire par ces adjectifs l´œuvre de Guédiguian semble un peu paradoxal. Mais ce cinéaste marseillais, auteur d´un cinéma d´anti-héros, en dehors des schémas, aspre et riche d´humour, a aussi une autre qualité : il est imprévisible. Marie-Jo et ses deux amoursest le premier film français en compétition et il raconte la crise profonde d´une femme (Ariane Ascaride, muse et compagne du réalisateur dans la vie) partagée entre deux hommes, le mari et l´amant. Et si il y en a pour dire que celui-là est le moins « engagé » des films de Guédiguian, lui qui à dix-sept ans lisait Marx le jour et Les souffrances du jeune Werther le soir, répond ainsi : « Montrer la vie réelle, les sentiments privés et les douleurs publiques, c´est cela faire de la politique ».
Le cinéaste passionné qui arrive pour la première fois en compétition officielle, (mais il se révéla dans une section parallèle en 1995) a ainsi attribué des sentiments très intenses à des personnages absolument normaux, dans une histoire « romantique par excellence ». Ariane Ascaride suggère : « la protagoniste vit une situation de grande incertitude et fragilité. Quand tu aimes une seule personne tu te sens plus sure ». Le corps dénudé de la comédienne, à la veille des cinquante ans, est montré sans fausses pudeurs. « Cela ne m´était encore jamais arrivé, et ça n´a pas été facile » avoue l´actrice. A ses cotés les comédiens fétiches du cinéaste et toujours présents dans ses films: Jean-Pierre Darroussin est le maçon Daniel, l´époux de Marie-Jo ; Gérard Meylan est Marco, l´amant orageux et Jacques Boudet est Jean-Christophe, le client alcoolo.

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(Traduit de l'italien)