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INDUSTRIE Italie

Le cinéma italien en quête de nouvelles voies (1)

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Difficile d'imaginer un meilleur moment pour une journée d'étude sur l'économie du cinéma italien. La manifestation, organisée par le Master économie et gestion de la communication et des médias de la faculté d'économie et le département culture, musique et spectacle de la faculté de lettres et philosophie de l'Université "Tor Vergata" de Rome (en collaboration avec l'Anica et la Commission du film Rome Latium), arrive en effet à un moment de "virulentes polémiques contre les suppressions de budget dans le domaine de la culture" (pour reprendre les mots de Giovanni Spagnoletti, professeur à Tor Vergata et directeur du Festival de Pesaro). Ces réductions de budget (qui vont abaisser les ressources du Fonds Unique pour le Spectacle à 307M d'euros en 2011) menacent aussi le cinéma et de fait imposent un débat sur l'état (et l'avenir) de tout le secteur.

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Plus que les modèles étrangers (en particulier, comme toujours, celui de la France), ce sont les écueils du système italien qui sont en question, des évolutions esthétiques (comme celles liées à l'avancée du numérique, qui "démocratise" l'accès au cinéma pour les jeunes réalisateurs, mais reste assez exclu du marché des salles de cinéma) aux importants problèmes économiques. On note avant tout la disparition des cinémas d'art et d'essai, à savoir principalement des cinémas monosalles des centres-villes : des écrans "s'éteignent", toujours plus nombreux, pour des raisons de loyer coûteux et de gestion déficitaire, ce qui a pour conséquence un appauvrissement culturel et "émotionnel" (comme l'a souligné l'analyse largement empirique de Barbara Corsi).

Les multiplex, urbains ou pas, ne s'en portent que mieux, à la faveur du succès des blockbusters américains, mais il ne faut pas généraliser : là où les exploitants ont habitué le public à la coexistence de films d'art et d'essai et de champions du box-office annoncés, les films "de qualité" ne semblent pas trop souffrir – ils se taillent au contraire de belles parts de marché, dignes de celles perdues avec les regrettées petites salles de centre-ville.

Une autre question importante est celle du rôle des producteurs indépendants. Trois personnalités de premier plan de l'industrie italienne ont été choisies comme intervenants. "La situation psychologique du producteur indépendant confine aujourd'hui à la schizophrénie, explique Francesca Cima (directrice d'Indigo Film avec Nicola Giuliano), car il est divisé entre une crise structurelle et un optimisme procédant de certains phénomènes importants, en particulier la renaissance d'un cinéma 'moyen' bien reçu par le public et un regain de vitalité du cinéma de qualité, avec des produits qu'on nous envie à l'étranger". "Depuis quelques années, ceux-ci bénéficient d'un intérêt renouvelé de la part des marchés étrangers", ajoute Andrea Occhipinti, président de Lucky Red, qui investit de plus en plus dans la production de films d'auteurs italiens (comme, récemment, La prima linea [+lire aussi :
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) et européens (par exemple, Le ruban blanc [+lire aussi :
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et le prochain Abdellatif Kéchiche, Vénus Noire).

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(Traduit de l'italien)

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