26/12/2011

Un long métrage de fiction et un documentaire autour du même sujet : le mouvement des Indignés qui s’est étendu en 2011 en Europe après la publication du livre Indignez-vous! de Stéphane Hessel. Réalisés par l’iconoclaste Tony Gatlif, Indignados et Indignez-vous! devraient sans doute générer un bon accueil des prochains grands festivals (avec l’hypothèse Berlin en première ligne) pour un cinéaste vainqueur du prix de la mise en scène en 2004 à Cannes où il avait aussi dévoilé Transylvania [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film] en 2006 en clôture hors compétition.

Selon Tony Gatlif, Indignados "plonge dans une réalité dense et palpable d’une Europe révoltée pour juste pouvoir vivre, à travers le regard et l’illusion de Betty (Mamebetty Honoré Diallo), une jeune clandestine africaine." Voyageant au bord des frontières d’une Europe proche d’une implosion de sa cohésion sociale, Betty se confronte à cette réalité et à l’absurde des situations qu’elle engendre. De naufrage en espoir, elle va entendre le chant de l’Exil quand ses pieds marchent et courent dans cet eldorado que martèlent des foules entières en scandant l’appel au réveil. Dans sa course et ses rencontres avec des humanités solidaires, au cœur des villes fantômes ruinées par la crise, Betty, à la recherche d’un travail, se trouvera sur le chemin des désillusions des Indignés qui lui chanteront écrit sur les murs vides "Cada dia tus ilusiones se cruzan con las nuestras"(chaque jour tes illusions se confondent avec les nôtres)."

Produit par Princes Films (société de Tony Gatlif), Indignados est coproduit par Eurowide Films Production (Claudie Ossard), Rhône-Alpes Cinéma et Herodiade. Les Films du Losange assureront la distribution dans les salles françaises (le 7 mars 2012) et pilotent Les ventes internationales.

Dans le même temps, Tony Gatlif a mis en scène pour la chaîne de télévision Arte le documentaire Indignez-vous!. Car pour le cinéaste, "Il y a urgence. Le dérèglement du capitalisme financier précipite le monde et les peuples dans la crise de plus en plus dure pour des millions de gens, réduits au chômage et plongés dans la misère. Ces sombres temps dans lesquels nous vivons peuvent déboucher sur pire encore, un déferlement de violence xénophobe et raciste, une guerre de civilisation, dressant des peuples contre d’autres peuples au nom de Dieu, de l’incompatibilité des cultures, ou tout simplement la haine de l’autre. Contre cette issue terrible, le cinéma, comme la littérature, la musique et les autres arts, doit se battre.