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CANNES 2012 Un Certain Regard

Les chevaux de Dieu : le Paradis n'est pas ici

par 

- Le réalisateur Nabil Ayouch trace l'impressionnant portrait d'une banlieue de Casablanca comme antichambre du terrorisme.

Le film promettait d'être dur et les attentes n'ont pas été déçues : Nabil Ayouch (Whatever Lola Wants) trace dans Les Chevaux de Dieu [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nabil Ayouch
fiche film
]
le portrait convaincant et impressionnant d'un groupe d'enfants du quartier Sidi Moumen, dans la banlieue de Casablanca, qui finissent par devenir des terroristes – quoique leurs guides spirituels les qualifient de martyrs. Les Chevaux de Dieu ne prend pas parti mais préfère les décrire comme des victimes.

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Le scénario, signé par le réalisateur et Jamal Belmahi, dépeint la pauvreté physique et intellectuelle à laquelle sont exposés les enfants de cette banlieue qui passent leurs journées à jouer au football et finissent systématiquement par se battre contre l'équipe adverse. La communication entre les gens est minimale. Les rues et les bars sont des espaces d'affirmation d'une identité qui a peu de références constructives. Yachine et Hamid, très bien interprétés par Abdelhakim Rachid et Abdeliah Rachid (frères à la vie comme sur l'écran), sont au centre de l'intrigue. Quand Hamid, très protecteur de son benjamin, mais condamné à une peine de deux ans de prison, retrouve Yachine à la sortie, ce dernier semble plus calme mais (il ne faut jamais se fier aux apparences !) c'est parce qu'il passe son temps avec un groupe d'intégristes islamistes. Ces derniers ont aisément convaincu Yachine et ses amis adolescents de rejoindre le groupe des "frères", ce qui constitue le premier pas pour commencer leur formation de paladins de Dieu contre les ennemis chrétien et sioniste.

Le film, qui couvre une période de 9 ans, de 1994 à 2003, évoque la mort du roi Hassan II en 1999, les attentats du 11 septembre 2001 et, enfin, les attentats-suicides du 16 mai 2003 à Casablanca – car ce sont leurs auteurs que nous apprenons à connaître pendant les deux heures que durent le film. Les plans étroits et le montage accéléré de certaines séquences, qu'accompagne une puissante bande originale, confère aux Chevaux de Dieu une dynamique qui renvoie au film d'action sans affecter le regard intime et l'angle social du récit. Le film dépeint les contradictions et les angoisses typiques des adolescents. Quant au fanatisme, bien qu'il ne soit jamais présenté comme justifiable, des pistes d'analyse sont tracées sur le pouvoir des groupes extrémistes qui, comme la mafia dans certaines régions italiennes, semblent davantage protéger la population que les autorités soi-disant compétentes, d'où leur pouvoir de persuasion.

Les Chevaux de Dieu a été coproduit par Les Films du nouveau monde (France), Ali N' Productions (Maroc), Stone Angels (France), YC Aligator Film (Belgique) et Artémis (Belgique).

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(Traduit de l'espagnol)

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