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FESTIVALS Belgique

Quand je serai petit, les tendres regrets de Jean-Paul Rouve

par 

- Jean-Paul Rouve signe avec son deuxième long Quand je serai petit une variation douce-amère sur la paternité, épaulé par une distribution épatante de justesse.

Mathias n'arrive pas à faire le deuil de son papa. Il sait qu'il est mort, une leucémie foudroyante. Mais sur le moment, en voulant l'épargner, on lui a en quelque sorte volé son deuil. Aujourd'hui Mathias a 40 ans, un métier épanouissant d’architecte paysagiste, une femme aimante et magnifique, une petite fille délicieuse. Tout pour être heureux sur le papier, mais il manque une pièce au puzzle de sa félicité. À l'occasion d'une croisière en amoureux, il aperçoit un petit garçon de 10 ans qui lui semble avoir plus qu'un air de famille. Ce petit garçon, c’est lui, il en est sûr, comme télétransporté. Il va dès lors tout faire pour le retrouver, et par l'occasion retrouver son père, quitte à négliger son propre rôle de mari et de père.

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Quand je serai petit [+lire aussi :
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fiche film
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est le deuxième long métrage de Jean-Paul Rouve, que l’on a découvert dans la troupe des Robins des Bois, puis comme acteur dans Monsieur Batignole (pour lequel il obtient le César du meilleur espoir masculin), ou encore Nos jours heureux ou Podium. En 2008, il réalise son premier film, Sans arme, ni haine, ni violence [+lire aussi :
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, un biopic sur le gangster niçois Albert Spaggiari, l’auteur du « casse du siècle », qu’il incarne. Avec son deuxième film, Jean-Paul Rouve change de registre et ose un pari narratif et stylistique culotté. D'un postulat de base fantastique - un homme rencontre sa famille, aujourd'hui mais avec 30 ans de moins, et se met en tête de réparer ce qui peut l'être du passé -, il compose un récit réaliste, éludant toute tentative de résolution du mystère temporel qui rend son histoire possible. Pour peu que le spectateur accepte le procédé (ce qui n'est pas une évidence), il peut se laisser séduire par le tendre portrait d'une mid-life crisis atypique. Rapidement, le fantastique laisse place à une comédie douce-amère proposant un début de réponse à une question que l’on s’est tous posée un jour : si c’était à refaire, est-ce que je changerais quelque chose ? Autour de lui (il joue le rôle principal), il a réuni un casting solide et convaincant: le jeune Miljan Chatelain, la sublime Arly Jover, Miou-Miou, Claude Brasseur, Xavier Beauvois, Lisa Martino et Gilles Lellouche dans des rôles périphériques, et surtout, Benoît Poelvoorde dans le rôle du père, tout en tendresse.

Sorte de conte philosophique sur les remords, les regrets et le recommencement, Quand je serai petit n'échappe pas par moments à un sentimentalisme un peu appuyé. Et le tout reste un peu trop prévisible, notamment le dédoublement de Mathias, qui abandonne symboliquement sa fille pour réparer les erreurs que ses propres parents ont faites avec lui... Les acteurs, lui en tête, livrent néanmoins des prestations impeccables, et il parvient à rendre les plages du Nord (sa région d’origine) à la fois chaleureuses et mélancoliques. Et Emilie Simon livre une petite musique entêtante et de séduisantes mélodies pour la bande-originale. Au final, on ressort du film convaincu par les acteurs, et plein de bienveillance et de compréhension pour cette dure et belle aventure qu'est la paternité. Quand je serai petit est produit par Elia Films, en coproduction avec Les Films du Monsieur, Mars Film et Scope Pictures, avec le soutien du CRRAV et de la Région Nord-Pas de Calais, ainsi que du CNC. Présenté en ouverture du Brussels Film Festival vendredi dernier, il est distribué en France par Mars Distribution en France (sortie le 13 juin) et les Films de l’Elysée en Belgique (sortie le 25 juillet prochain).

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