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VENISE 2012 Venice Days

Vie et mort de Marina Abramovic dans le documentaire de Giada Colagrande

par 

- Bob Wilson's Life and Death of Marina Abramovich documente la collaboration entre quatre grands artistes : Bob Wilson, Marina Abramovic, Willem Dafoe et Antony Hegarty

Commencer une autobiographie par son enterrement est une drôle d'idée pour un artiste vivant : "C'est le seul moyen pour y assister. Personne d'autre ne peut le faire", a dit Marina Abramovic à Bob Wilson quand elle lui a confié la tâche de mettre en scène sa vie. Ainsi, un des auteurs les plus visionnaires du théâtre d'avant-garde a accepté de parler d'une des artistes de performance les plus originales. À ces deux grandes personnalités se sont ajoutés le talent dévastateur de Willem Dafoe et les musiques écorchées d'Antony Hegarty. Le spectacle en résultant ne pouvait pas ne pas être documenté.

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C'est ce qu'a fait Giada Colagrande, dont le film, Bob Wilson's Life and Death of Marina Abramovic, a fait l'objet d'une séance spéciale dans le cadre des Journées des Auteurs-Venice Days. La réalisatrice italienne a suivi la genèse de la pièce de théâtre inspirée de la biographie de l'artiste serbe ainsi que la rencontre entre les quatre artistes, dont des interviews sont présentées en alternance avec des images des répétitions, qui ne semblent pas en être : "Bob est obsédé par l'éclairage. Il n'imagine pas les scènes : il doit les voir. Tous les jours, nous nous maquillions et revêtions les costumes comme s'il s'agissait de la grande première", raconte Abramovic.

Le spectateur se trouve ainsi transporté dans l'univers expressionniste de ce spectacle où les lumières, la musique, les textes et les mouvements se fondent poétiquement les uns dans les autres autour de la figure imposante et incroyablement magnétique de Marina Abramovic, qui même silencieuse et immobile est capable d'occuper toute la scène et d'aimanter le regard. On commence par son enterrement ("Quand on passe les 60 ans, impossible de ne pas y penser", explique-t-elle) avant de revenir sur son enfance malheureuse sous la houlette d'une mère despotique. On parcourt ensuite tous les événements importants de sa vie : Dafoe narre, Hegarty chante, et le drame se meut en pièce grotesque.

"Deux des quatre personnes qui ont participé au spectacle me sont particulièrement chères : Marina, que je connais depuis mes 19 ans, et Willem, mon mari", souligne Colagrande pour expliquer comment elle a entrepris ce projet. Elle décrit les quatre artistes comme "extraordinaires mais difficiles à représenter, à saisir pleinement, parce que c'était pour chacun un moment délicat : Marina pleurait beaucoup parce qu'elle était particulièrement touchée, Willem devait mémoriser 90 pages de texte, Antony est émotionnellement intense et Bob n'aime pas être interviewé". Cette collaboration unique aurait pu se transformer en clash des titans : ce fut un peu le cas, mais le reste est de la pure magie.

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(Traduit de l'italien)

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