29/04/2013 - Les deux réalisatrices ont obtenu à Malaga quatre prix chacune. Les risques pris par Rodrigo Sorogoyen avec Stockholm lui ont valu trois trophées, dont celui de la mise en scène

Le jury présidé par le réalisateur Joaquín Oristrell a salué, à l'édition du Festival de Malaga qui vient de s'achever, le travail de deux des réalisatrices les plus singulières du cinéma espagnol. Aucune d'elle ne semble avoir renoncé au cinéma d'art et d'essai, à en croire leurs nouveaux films, où chacune continue de construire avec tenacité son univers particulier. La première, Gracia Querejeta, propose à travers 15 años y un día, interprété par Maribel Verdu, un récit sur l'adolescence en forme d'hommage à son père, le grand producteur Elías Querejeta. Son film a remporté la Biznaga d'or du meilleur film ainsi que les prix du meilleur scénario, de la meilleure bande originale et de la critique. Dans Ayer no termina nunca, Isabel Coixet s'en prend quant à elle à la crise et à ses conséquences les plus profondes. Ce long métrage, déjà présenté à Berlin, a reçu la Biznaga d'argent, le Prix spécial du jury, le prix de la photographie et le prix du montage.

Le jury a aussi voulu primer la fraîcheur et l'énergie de Stockholm [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film] (lire la critique), deuxième film de Rodrigo Sorogoyen qui non seulement lui a valu le titre de meilleur réalisateur (et de meilleur jeune scénariste avec sa collaboratrice Isabel Peña), mais a raflé le prix de la meilleure actrice grâce à la performance de l'inquiétante Aura Garrido, qui a partagé ce trophée avec l'intense Candela Peña du film de Coixet.

L'idole des jeunes Mario Casas a été élu meilleur acteur pour son rôle dans l'anodin La mula, un film polémique tourné il y a plus de quatre ans et signé par un réalisateur anonyme après que Michael Radford l'ait abandonné à quelques jours de la fin du tournage. Les prix d'interprétation pour des rôles secondaires ont récompensé les jeunes acteurs enthousiastes et engagés de Casting, où Jorge Naranjo évoque les difficultés qu'il y a à pénétrer le monde du cinéma.

Le public a pour sa part voté pour la coproduction hispano-portugaise Diamantes negros de Miguel Alcantud (lire la critique).

Enfin, Malaga n'a pas démenti l'énergie qui se déploie actuellement dans le domaine du documentaire. Dans cette catégorie, le grand prix est allé au titre A la sombra de la cruz d'Alessandro Pugno. 

(Traduit de l'espagnol)