03/06/2013 - La tragicomédie de Michiel ten Horn pourrait bien remporter un beau prix au 12ème Festival de Transylvanie

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fiche film]  de Michiel ten Horn, présentement en compétition au Festival international de Transylvanie (31 mai-9 juin), a de bonnes chances d'être parmi les lauréats qui seront annoncés samedi prochain. Le film a des concurrents de poids, mais c'est une tragicomédie amusante, imprévisible, colorée et séduisante – elle a d'ailleurs déjà trouvé un distributeur roumain, Clorofilm.

Rares sont les familles plus compliquées que les Van End. Leurs relations semblent ne fonctionner que parce que chacun ignore des pans entiers de ce que les autres disent ou font. Ainsi, aucun d'entre eux n'écoute jamais la jeune Eva (Vivian Dierickx), par exemple, de sorte que personne ne l'entend le jour où elle annonce à sa famille qu'elle va devoir accueillir un étudiant allemand nommé Veit (Rafael Gareisen) dans le cadre d'un échange. La mère, Etty (Jacqueline Blom), n'a aucun plaisir à s'occuper des autres et fait tout pour avoir du temps pour elle bien qu'elle ne sache pas quoi en faire. Pour Manuel (Abe Dijkman), le jeune fils rebelle, Evert (Ton Kas), le père, n'espère qu'une chose : qu'il gagne pour la quatrième fois d'affilée le concours du plus gros mangeur de fricadelles. L'aîné, Erwin (Tomer Pawlicki), qui s'apprête à emménager avec sa petite amie, semble le plus heureux de la famille, mais personne n'est à l'abri près du jeune Allemand immaculé, végétarien et serviable qui s'est installé chez eux.

Chacun des membres de la famille Van End semble vivre dans sa propre sphère et côtoie les autres en évitant au maximum de les toucher et d'interagir. Veit est le trou noir qui attire, fascine et agace les autres parce qu'il les intrigue mais en même temps les dérange. Du fait de sa présence, les cinq Van End vont tous essayer de se réinventer. Préparer le petit-déjeuner, donner un massage, méditer en silence, parler des oiseaux : chaque chose qu'il fait – sa simple présence – revient à secouer un foulard rouge devant un taureau. L'effet produit sur les Van End est assez cocasse si l'on accepte la prémisse – le fait qu'un garçon sans qualités comme Veit puisse avoir un tel effet sur cette famille.

Le portrait de cette famille, représentée avec tous ses dysfontionnements d'une manière qui rappelle par moments Wes Anderson et Todd Solondz, repose pour beaucoup sur la formidable performance des acteurs. Vivian Dierickx en particulier est brillante dans le rôle de la jeune soeur qui frise l'autisme et que personne ne remarque jusqu'à ce qu'elle essaie de trouver sa voix. Le scénario d'Anne Barnhoorn a des manières intéressantes et efficaces de développer les personnages et situations. Ces dernières sont parfois si crédibles et les difficiles relations entre les personnages si convaincantes que le spectateur est amené à se rappeler des expériences personnelles. Le message final est plein d'optimisme : une crise familiale (ici causée par la bombe psychologique que représente Veit) peut permettre de construire de nouvelles bases pour mieux vivre ensemble.

Le film de Michiel ten Horn fait partie des dix premiers longs métrages (sur douze films en tout) en lice dans la compétition principale du Festival de Transylvanie, qui n'accueille que les premiers et deuxièmes films. Les autres candidats viennent de quatre continents. L'Europe est aussi représentée par In a Bedroom [+lire aussi :
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(Traduit de l'anglais)