email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Royaume-Uni

Quartet : Dustin Hoffman en mode majeur

- À 75 ans, l'acteur se met pour la première fois derrière la caméra pour une délicieuse comédie sur des chanteurs lyriques à la retraite

Quartet : Dustin Hoffman en mode majeur

Mieux vaux tard que jamais ! À 75 ans, Dustin Hoffman est passé pour la première fois derrière la caméra. Enfin presque. Il avait fait une tentative à la fin des années 1970 avec Straight Time (Le Récidiviste), mais l'expérience avait tourné court. « J'ai fini par me virer », confie Dustin Hoffman, qui tenait aussi le rôle principal. À l'époque, les moniteurs de contrôle n'existaient pas et lui, le perfectionniste, ne pouvait avoir l'œil sur son travail. Il avait donc très vite passé la main à son ami, le réalisateur Ulu Grosbard.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Quelque trente-cinq ans après, Little Big Man a orchestré une délicieuse comédie aux accents très british. « Sans faire d'effort ! » s'exclame-t-il. Et pour cause. Le scénario de Quartet [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
 a été écrit par le Britannique Ronald Harwood, d'après sa pièce éponyme, et la distribution, royale, est composée de sujets de Sa Majesté, à commencer par Maggie Smith. 

Dustin Hoffman ne pouvait être insensible à cette histoire qui parle autant de la passion pour l'art que de la vieillesse et tout ce qui s'en suit, la maladie, la mort. Mais rassurez-vous, rien de déprimant ou de morbide bien au contraire. Quartet, dont les héros sont des musiciens et chanteurs d'opéra, pensionnaires d'une maison de retraite au cœur de la campagne anglaise, est un antidote à la sinistrose. C'est une comédie revigorante pleine d'esprit, de musique et de vitalité contagieuse.

Lorsque Jean (Maggie Smith), capricieuse diva, vient s'établir à Beecham House, Reginald (Tom Courtenay), son ex-mari, lui en veut toujours de lui avoir été infidèle 40 ans auparavant. Mais cela ne l'empêche pas d'essayer de la convaincre de reformer leur célèbre Quatuor avec Wilfred (Billy Connolly) et Cissy (Pauline Collins), afin de sauver la demeure qui risque de fermer. La pension résonne de la musique interprétée par ses pensionnaires, de leurs chants, de leurs souvenirs. Nostalgie de la gloire passée et des rappels du public qui ne font pas oublier les problèmes de prostate, de cœur qui flanche…

Entre les répétitions de Rigoletto et de La Traviata, on se lance des piques, on remue les blessures anciennes, mais avec humour. Il n'y a pas d'âge pour régler ses comptes. Les ego restent surdimensionnés, les rancœurs entre divas toujours vivaces, mais la passion pour la musique, intacte comme au premier jour. Dans Quartet, Dustin Hoffman, incorrigible romantique, nous rappelle aussi qu'il n'est jamais trop tard pour aimer, même à 80 ans.

Si la mise en scène est classique, Dustin Hoffman fait preuve d'un vrai sens du rythme et ne laisse place à aucun temps mort. La star aux deux Oscars dirige ses acteurs de main de maître, captant subtilement un sentiment à travers un regard, un geste, un mot. Maggie Smith est magistrale ; Billy Connolly, un incorrigible séducteur qui ne pense qu'à « ça » depuis son AVC, et Tom Courtenay fait dans la retenue. Pauline Collins perd la mémoire avec une belle inconscience et Michael Gambon mène tout le monde à la baguette. Quant au reste de la distribution, elle est composée de vrais musiciens à la retraite ce qui apporte - si c'était nécessaire -, un regain d'authenticité et d'émotion au film.

Comédie formidablement humaine, Quartet est à l'image de son réalisateur débordant de tendresse, d'humour et de vie. « À Hollywood, à 50 ans, un acteur est fini, il ne décroche plus de rôle principal », déclare Dustin Hoffman, fringuant réalisateur qui n'est pas prêt de prendre sa retraite. « Vieillir n'est pas pour les mauviettes », disait Bette Davis. Dustin Hoffman ne la contredira pas.

Source : Le Figaro

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy