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BERLINALE 2015 Compétition

Personne n’attend la nuit: Une avalanche d’émotions

par 

- BERLIN 2014: Isabel Coixet a ouvert la Berlinale 2015 avec un film ambitieux, captivant et splendide interprété par les excellentes Juliette Binoche et Rinko Kikuchi

Personne n’attend la nuit: Une avalanche d’émotions
Juliette Binoche et Rinko Kikuchi dans Personne n'attend la nuit (©Leandro Betancor)

Les avalanches sont à la mode dans le cinéma contemporain. L’une d’elle va provoquer la corrosion du noyau familial dans le sublime Snow Therapy [+lire aussi :
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. Une autre occupe de manière bien plus symbolique le premier plan du film avec lequel la catalane Isabel Coixet a ouvert le 65ème Festival international du film de Berlin, une ville tout aussi glaciale en ces temps hivernaux. Ainsi, à travers ces paysages enneigés et un voyage vers le Pôle Nord, se déroule l’épique odyssée d'une femme (la Française Juliette Binoche) qui va en rencontrer une autre (incarnée par Rinko Kikuchi), comlètement différente d'elle et qui changera sa vie à jamais.

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Personne n'attend la nuit [+lire aussi :
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est l’œuvre la plus ambitieuse à ce jour de la réalisatrice d’Elegy [+lire aussi :
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(Lovers). Après son incursion sans succès dans le genre fantastique avec Another Me [+lire aussi :
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(lire la critique), Isabel Coixet reprend ses thèmes de prédilection et s'embarque de nouveau avec des héroïnes intenses afin de nous offrir un spectacle électrisant d'aventure, de beauté et d'émotion. Par moments, Personne n'attend la nuit rappelle un film de Peter Weir, avec ses plans aériens de paysages enneigés et de montagnes, alors que d'autres passages pourraient voir n'importe quel personnage du film être secouru par l'un des protagonistes des folles aventures de Werner Herzog. Mais on distingue entre mille la griffe de la réalisatrice, comme du sang éclaboussant la plus pure des glaces : on y retrouve des femmes tenaces, romantiques et battantes, qui verront leurs rêves tomber progressivement en morceaux alors qu'elles s'en approchent, ce qui les ouvrira à d’autres réalités.

Dire que Juliette Binoche joue de façon remarquable pourrait sembler une évidence, mais elle parvient à fondre son beau visage dans celui de son personnage, Josephine Peary, une Américaine appartenant à la classe supérieure, chargée de bagages dignes d'une reine et partie à la recherche d'un mari déterminé à réaliser son rêve : devenir le premier homme à planter un drapeau à l’endroit le plus septentrional de la planète. Nous sommes au début du XXe siècle et l’amour que Joss ressent pour son mari est si intense qu’elle souhaite partager cette aventure téméraire. Cependant, au cours de son périple, elle découvrira sur lui, et sur elle-même, des choses qu'elle ignorait totalement.

Inutile aussi de répéter que Gabriel Byrne, qui joue un explorateur individualiste et farouche, est un grand acteur. Mais il faut en revanche mettre l’accent sur le l'excellente interprétation de Rinko Kikuchi, à nouveau à l'affiche d'un film d'Isabel Coixet aprsè Carte des sons de Tokyo [+lire aussi :
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. Avec une grande richesse de charme, de fraîcheur et d'alchimie avec sa collègue française, la comédienne japonaise donne vie à son personnage d'Esquimaude qui attend aussi un homme. La première confrontation des deux héroïnes oppose deux mondes, deux façons de comprendre la vie et deux manière de vivre avec la nature. Unies sans s'y être attendues ni l'avoir voulu, elles lutteront courageusement contre cette cruelle et non désirée obscurité de la nuit.

Isabel Coixet nous entraîne dans le voyage physique et émotionnel de ces femmes sans jamais lésiner sur la douleur, le désespoir, la tendresse et la froideur. Même ses limites dans les scènes réclamant davantage d'action sont évidentes, son talent pour susciter des émotions profondes agit aussi hien que dans Ma vie sans moi [+lire aussi :
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. Voilà pourquoi il n'est guère étonnant que son dixième long-métrage ait été choisi pour ouvrir une compétition aussi sélective que celle du Festival de Berlin et qu'elle soit la première cinéaste espagnole à avoir cet honneur.

Coproduction hispano-franco-bulgare, Personne n’attend la nuit a bénéficié du soutien de TVE, TV3, Canal +, Eurimages et du programme MEDIA. Le film a été tourné (en anglais et sur un scénario de Miguel Barros) en Norvège, en Bulgarie et à Tenerife (où les incitations fiscales sont plus favorables que celles offerte dans la péninsule ibérique). Les ventes internationales seront assurées par Elle Driver (lire la news).

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(Traduit de l'espagnol)

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