email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Pologne

Field of Dogs : le cinéma polyphonique

par 

- Après Bruegel, le moulin et la croix, Lech Majewski est de retour avec un film inspiré par la Divine Comédie de Dante

Field of Dogs : le cinéma polyphonique

Bien que Field of Dogs [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Lech Majewski
fiche film
]
, le nouveau film de Lech Majewski, ait été inspiré par la Divine Comédie de Dante, il n’en est absolument pas une illustration. La dimension universelle de l'oeuvre italienne est en effet mise de côté en faveur d'un accent porté sur une suite d’évènements très précis liés à un lieu et à une époque : la Pologne de l’an 2010.

Après Pieter Bruegel (Bruegel, le moulin et la croix [+lire aussi :
critique
bande-annonce
making of
interview : Lech Majewski
fiche film
]
) et Hieronymus Bosch (The Garden of Earthly Delights), Lech Majewski s’est plongé dans le poème de Dante Alighieri afin d'explorer le monde surnaturel, celui de l’au-délà, et le transposer dans une réalité concrète.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le personnage central de l’histoire est un jeune homme prénommé Adam (Michal Tatarek) qui perd sa fiancée et son meilleur ami dans un accident de voiture. Solitaire, il n’arrive plus de revenir à son rythme quotidien : il abandonne sa carrière universitaire en lettres et se fait embaucher comme caissier dans un supermarché. C’est là, dans le réel le plus banal (la chaîne de supermarchés pour laquelle il travaille s'appelle d'ailleurs "Real", et ce n'est pas un hasard) qu’il se retrouve totalement perdu, son existence se limitant à ses déplacements de son magasin à sa modeste chambre dans le petit appartement sombre de sa tante (Elzbieta Okupska) qu'il croise de moins en moins souvent. La seule voie d'évasion de ce monde infernal de la perte, ce sont les rêves à travers lesquels il peut joindre les morts qu'il a aimé et chercher la porte du paradis. Par conséquent, et peut-être par un reflexe d'’auto-défense, il devient narcoleptique.

Au drame personnel d’Adam s’ajoute un drame national. La Pologne, est touchée par une catastrophe naturelle (des inondations au Sud du pays), l’avion présidentiel s’écrase à Smolensk (avec à son bord, le chef de l'Etat, sa femme et plus de 100 agents de l'Etat) et le nuage de cendres d'un volcan islandais recouvre le ciel. Un enchaînement d'événements qui n'est pas un hasard pour Lech Majewski : "je suis d’accord avec Leibnitz quand il affirme que le hasard n’existe pas et qu'il y a seulement des droits que nous ne connaissons pas", "c’est un pur enfer, l’enfer de Dante."

Restant fidèle à son language et son style expressif (déjà démontrés dans ses films précédents et travail d'art vidéo exposé notamment  à la  Biennale de Venise, au Tel Aviv Museum of Art, à la National Gallery de Londres, au Prado de Madrid et au MoMa de New York), le cinéaste a choisi de s'adresser aux spectateurs à travers une polyphonie d’images. Field of Dogs mélange des séquences interprétées par des acteurs, de l'animation (CGI et 3D) et des archives documentaires. Une abondance d'éléments visuels (sur une direction de la photographie signée par le réalisateur et Pawel Tybora) renforcée par la musique composée par Lech Majewski et Józef Skrzek

Field of Dogs a été produit par Angelus Silesius (qui assure directement la distribution dans les salles polonaises) et coproduit par Silesia Film, Odeon Film Studio, 24 Media, les Suédois de Bokomotive et les Italiens de CG Home Video, avec le soutien de Silesia Film Fund.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy