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VARSOVIE 2016 Compétition

Blessed Benefit : un film carcéral pas comme les autres

par 

- Un voyage surprenant dans une société qu’on connaît peu par le Jordanien résidant aux Pays-Bas Mahmoud al Massad

Blessed Benefit : un film carcéral pas comme les autres

Après plusieurs documentaires (le plus connu étant Recycle, Prix de la meilleure photographie à Sundance en 2008), pas étonnant que Mahmoud al Massad, jordanien de naissance mais installé aux Pays-Bas, se soit inspiré pour son premier long-métrage de fiction, Blessed Benefit [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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,d’une histoire vraie, dont il a qui plus est repris le protagoniste pour jouer son propre rôle, l’entourant d’autres acteurs non-professionnels, lui compris. Après son avant-première mondiale à Toronto, le film est à présent en compétition au Festival de Varsovie.

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Ahmad Tharer est un ouvrier du bâtiment qui a utilisé l’avance d’un client pour aider son cousin à acheter pour les revendre dix ordinateurs portables importés du Canada. Hélas, les ordinateurs restent bloqués à la douane, le cousin ne peut les récupérer à temps, et Ahmad, dans l’impossibilité de rendre l’argent au client, se retrouve à faire trois mois de prison. 

Au début de sa détention, notre héros est désemparé et terrorisé. En tant que père de famille, cette situation est complètement nouvelle pour lui. Il partage une cellule-dortoir avec une dizaine d’autres détenus, mais comme il n’y a personne de vraiment dangereux dans cette prison (comme l’a expliqué le réalisateur à Varsovie après la projection, il existe en Jordanie des prisons réservées pour les délits de fraude), il s’adapte vite. Il se lie avec Mor, qui tient dans la prison une sorte de supermarché : il vend des cigarettes et autres petites denrées et produits quotidiens à ses camarades de chambrée. Dans le même temps, le cousin d’Ahmad essaie de récupérer les ordinateurs, mais son incompétence manifeste et autres obstacles cocasses font qu’il n’arrive à rien.

Dans ce film carcéral d’une rare bienveillance, pas une rixe ne survient, et les gardes ne sont pas trop durs avec les prisonniers – et c’est tant mieux pour Ahmad, qui est le genre d’homme doux qui deviendrait vite un souffre-douleur dans tout autre genre de prison. De même, la société d’Ahmad est une société arabe vivable : il y a des mendiants et des voleurs, et les policiers sont corrompus et incompétents, mais personne n’est franchement violent. Comme l’a expliqué Al Massad au public à Varsovie, il a voulu rester aussi réaliste que possible – nous livrant par exemple la seule scène de douche en prison de l’Histoire du cinéma où l’on voit tout simplement un personnage prendre sa douche, seul. 

Le récit est léger et bien mené, offrant des moments touchants et humains, parsemés d’humour noir. Les décors sont crédibles et la caméra joue habilement autour des personnages, tantôt les suivant, tantôt les précédant, mais toujours sans excès ou de manière désordonnée. Les dialogues sont naturels – quoique les sous-titres (sans oublier le titre), souvent maladroits de l’arabe du peuple aux autres langues, ne permettent sans doute pas d’en capter toutes les nuances.

Blessed Benefit a été coproduit par Twenty Twenty Vision (Allemagne), Jo Image (Jordanie), Habbekrats et iSee Film (Pays-Bas). Les ventes internationales du film sont assurées par Beta Cinema.

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(Traduit de l'anglais)

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