02/11/2017 - La 12e Fête du cinéma de Rome a accueilli l’avant-première mondiale d’un film qui raconte l’histoire de la légendaire cantatrice avec ses mots à elle. Un documentaire par Tom Volf

On peut être une chanteuse extraordinaire, la plus connue du monde, la plus “divine”, on se sent toujours petite sans un homme à ses côtés. Ces mots restent avec le spectateur au sortir du documentaire Maria by Callas: In Her Own Words [+lire aussi :
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fiche film], du jeune réalisateur, photographe et auteur (entre autres) Tom Volf, une adaptation de son livre du même nom, dédié comme son titre l’indique à l’iconique chanteuse d’opéra Maria Callas, disparue il y a quarante ans. La 12^e Fête du cinéma de Rome a accueilli l’avant-première mondiale de l’événement. “Il est important pour une femme d’avoir à ses côtés un homme qui la rende  heureuse”, dit la légendaire cantatrice gréco-américaine sans ciller, dans une des interviews collectées dans les archives par Volf, qui pendant quatre ans a fait le tour du monde, en quête de documents encore inédits sur la grande diva, de films amateurs en Super 8, de vieilles photographies et de lettres de sa main (ici lues par Fanny Ardant) addressées à ses amis, sa professeure de chant Elvira de Hidalgo et son amant Aristotle Onassis, avec lequel elle a vécu une grande et malheureuse passion qui a marqué sa vie et sa carrière.

"Il a fallu beaucoup d’efforts pour réunir des documents ne contenant que les mots de Callas. Je voulais offrir au public un tableau intime de la personne qu’elle était”, a expliqué à Rome Tom Volf, qui a déjà réalisé plusieurs courts-métrages sur l’opéra. “Nous avons étudié 400 lettres d’amis, ainsi que de son majordome et sa femme de chambre, que Maria considérait comme des membres de sa famille. . L’intention était de faire un travail honnête et d’ignorer toutes les rumeurs qui ont couru sur elle”. Maria est ici mise à nu : on l’entend parler d’art, de famille et de trahison (sa réaction est très humaine quand elle traite Onassis de “porc" après avoir découvert sa relation avec Jackie Kennedy, et promet qu’elle va “le leur faire payer”), mais le film laisse une large place à la formidable carrière de cantatrice de Callas : on la voit grimper et descendre des rampes d’accès d’avions, cernée par les caméras et micros, car elle était aussi célèbre qu’une rock star, y compris pour les jeunes. Le film nous introduit dans les coulisses de plusieurs des meilleurs tours de chant qu’elle ait donnés, et on entend les airs qu’elle a immortalisés, notamment “Casta Diva”, tiré de Norma de Vincenzo Bellini.

La fragilité de la grande artiste et les détails intimes sur ses angoisses et sa dépression ne manquent pas, mais le documentaire de Volf est avant tout un grand hymne à une légende et un don pour les amoureux de musique partout dans le monde, qui ne manqueront pas d’apprécier les images d’opéras et de concerts, ici montrées pour la première fois en couleur, et la réussite technique du réalisateur dans son projet de rassembler tout le matériel collecté. D’aucuns (en particulier ceux qui connaissent déjà un peu l’histoire de la diva) pourraient trouver ce portrait trop partial et pas tout à fait révélateur, mais le film a quoiqu’il en soit la grâce d’offrir au spectateur près de deux heures en compagnie d’une femme talentueuse, fascinante, passionnée, tragique et résolument unique comme chanteuse, ainsi que pour ses nombreuses histoires d’amour tumultueuses.

Maria by Callas: In Her Own Words a été produit par la société française Petit Dragon, Elephant Doc et la société du réalisateur, Volf Productions. En Italie, le film sortira en 2018 avec Lucky Red. Sa sortie française a été fixée au 13 décembre 2017. 

(Traduit de l'italien)