email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2018 Hors-compétition

Critique : Sembra mio figlio

par 

- LOCARNO 2018 : Ce film de Costanza Quatriglio, présenté en avant-première mondiale au 71e Festival de Locarno, fusionne avec beaucoup de sensibilité réalité et fiction

Critique : Sembra mio figlio
Basir Ahang et Tihana Lazović dans Sembra mio figlio

Comme cela arrive souvent, le nouveau film de Costanza Quatriglio, Sembra mio figlio [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Costanza Quatriglio
fiche film
]
, présenté hors-compétition au 71e Festival de Locarno, part d'un autre film de la réalisatrice, Il modo addosso (2006), où Mohammad Jan Azad raconte : "Quand je rencontre dans les rues des jeunes Afghans, je me demande comment ils sont arrivés ici, de quelle partie de l'Afghanistan ils viennent, s'ils sont de chez moi... peut-être qu'un jour ou l'autre, je ferai la connaissance de quelqu'un qui me donnera la possibilité de trouver ma famille... je cherche toujours quelqu'un à qui demander où est ma famille".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Jan a fui l'Afghanistan quand il était encore enfant. Depuis, il n'a plus eu de nouvelles de ses parents. En 2010, Costanza apprend que Jan est arrivé à avoir un premier contact téléphonique avec sa mère. Commence alors un long voyage dans la transcription de ses récits qui l'amène à réaliser le court-métrage Breve film d'amore e libertà, où Jan lui-même interprète et revit ses échanges téléphoniques avec sa mère jusqu'au moment bouleversant où ils se reconnaissent l'un l'autre. 

Les centaines de pages récoltées sont devenues la base pour inventer une histoire qui entre et sort du réel. Le héros de Sembra mio figlio (litt. "on dirait mon fils"), Ismail, vit en Europe avec son frère Hassan. Tous deux ont fui, encore enfants, les persécutions infligées par les Talibans au peuple des Hazaras. Grâce à une rencontre fortuite, Ismail parvient, après de très nombreuses années, à parler au téléphone à celle qui devrait être sa mère, mais elle ne le reconnaît pas.

Commence alors, à travers les tentatives d'Ismail de "retrouver" sa mère, et donc ses origines, une expansion progressive du récit par laquelle les éléments qui étaient jusque là hors-champ entrent progressivement à l'écran, en partant de la mère, pour arriver au peuple Hazara dans son entier.

Comme l'a expliqué la réalisatrice, émue, après la projection de Sembra... à Locarno : "La réalisation du film a duré très longtemps. Rien n'a été simple, ce fut tout l'inverse : nous avons fait face à des défis innombrables au nom de ce film impossible. Avec les acteurs, le poète Basir Ahang, qui joue Ismail, le co-scénariste du film, Mohammad Jan Azad, et toute la troupe, nous avons traversé des zones de désaccord que je n'aurais jamais imaginées et qui nous ont offert des moments d'émotion uniques et totalisants". On les retrouve comme Quatriglio les décrits dans ce très beau film. 

Costanza Quatriglio est née à Palerme en 1973. Après avoir obtenu un diplôme au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome, elle s'est lancée dans le long-métrage en 2003 avec L'isola, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes. La même année, dans Racconti per l'isola, la réalisatrice a dévoilé la méthode de travail avec des acteurs non-professionnels utilisées pour faire ce film. Son amour pour le cinéma l'a menée vers le genre documentaire avec Raiz en 2004, puis Il mondo addosso, présenté à la Fête du cinéma de Rome en 2006, et Il mio cuore umano, projeté en séance spéciale à Locarno en 2009. Ses films plus récents illustrent sa recherche personnelle continuelle quant au mélange des genres : Terramatta [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, Nastro d'argento du meilleur documentaire en 2013 ; Con il fiato sospeso, présenté à la 70e Mostra de Venise en 2013, lauréat du Prix Gillo Pontecorvo du meilleur film dans une langue latine ; Triangle [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, Nastro d'argento du meilleur documentaire en 2015, et enfin 87 ore, Prix spécial documentaire aux Nastri d'argento 2016.

Sembra mio figlio est une coproduction entre l'Italie, la Croatie et la Belgique, avec pour producteurs Andrea Paris et Matteo Rovere (Ascent Film et Rai Cinema), et pour coproducteurs Daniele Peck (Antitalent) et Ivy Vanhaecke (Caviar Films). Les ventes internationales du film sont assurées par True Colours.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy