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SARAJEVO 2018 Compétition Documentaires

Critique : Nine Month War

par 

- Ce documentaire du Hongrois László Csuja se concentre sur les efforts d'un jeune homme de prouver sa virilité en allant à la guerre

Critique : Nine Month War

C'est un été chargé pour le Hongrois László Csuja : son premier long-métrage de fiction, Blossom Valley [+lire aussi :
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, a fait son avant-première mondiale le mois dernier à Karlovy Vary (section East of the West), et Nine Month War [+lire aussi :
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vient de faire la sienne dans la Compétition Documentaires du Festival de Sarajevo, raflant dans la foulée le Prix spécial du jury. Alors que le premier de ces deux films parle de deux déliquants et se situe à Budapest, le second se passe sur le front russo-ukrainien, mais les deux films s'intéressent aux jeunes, à leur vie et aux décisions qu'ils prennent dans certaines circonstances sociales.

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Quand la guerre a démarré en Ukraine, la plupart des conscrits potentiels au sein de la minorité hongroise vivant dans le pays se sont enfuis en UE, mais pas Jani, le héros de 24 ans de Nine Month War. Après avoir vécu, semble-t-il, une vie relativement confortable dans une petite ville à l'Ouest de l'Ukraine avec sa mère (employée dans une épicerie), puis être tombé amoureux d'une fille de 18 ans avec laquelle il se fiance assez tôt dans le film, il semble que Jani a quelque chose à prouver. Bien sûr, sa mère est préoccupée, et sa fiancée aussi, sans doute (quoiqu'elle donne rarement son avis sur quelque décision que ce soit), mais c'est sans doute cela même qui pousse Jani jusqu'au front.

Et ainsi, il s'en va, et le film se divise en deux parties présentées en alternance : des images qui nous permettent d'observer la vie chez Jani en son absence (où l'on voit la manière dont sa mère et sa future belle-fille réagissent à la vie sans lui) et des vidéos qu'il fait lui-même de son téléphone portable. C'est précisément entre ces deux styles visuels que l'histoire est racontée, exaltée par l'écart de qualité et d'urgence entre les deux types d'images. 

Au début, ces vidéos principalement verticales sont vibrantes d'enthousiasme et de camaraderie (entre Jani et les autres soldats), mais à mesure que passent les semaines et les mois, l'humeur se détériore : notre héros est choqué par les conditions de vie dans les campements, et puis il y a des affrontements, qu'il décrit, et lui-même a l'air changé, avec sa nouvelle barbe. 

Quand Jani revient, le temps d'une permission, on voit combien il a changé. Il a l'air plus déterminé mais aussi plus brusque et irritable, surtout quand sa mère remet en cause sa décision. Cela conduit même à une grosse dispute qui frôle le ridicule, car en voulant prouver qu'il est bien un homme, et un homme indépendant, Jani se comporte de la manière la plus puérile qui soit. Après une tentative de prolonger sa permission qui ne fonctionne pas, il repart au front, et les vidéos de lui qu'on voit à partir de là sont de plus en plus dérangeantes, notamment quand il décrit la mort d'un autre combattant de ses propres mains.

Nine Month War est une peinture réussie et intrigante de ce que les jeunes s'imaginent que signifie "être un homme", et des raisons qui font que c'est une chose qu'ils se sentent le besoin de prouver. Objectivement, la mère de Jani ne semble pas aussi étouffante ou exigeante que cela, et les spectateurs se rapporteront de fait sans doute plus à elle qu'à son fils – qui finalement, ne prouve pas beaucoup plus que ce qu'on savait déjà. 

Nine Month War a été produit par la société hongroise ELF Pictures. Les ventes internationales du film sont assurées par la maison allemande Deckert Distribution.

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(Traduit de l'anglais)

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