email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Slovénie

Critique : My Last Year as a Loser

par 

- Ce premier long-métrage par Urša Menart est un film traitant d’un personnage intéressant qui, paradoxalement, ne parvient pas à intéresser

Critique : My Last Year as a Loser
Eva Jesenovec dans My Last Year as a Loser

My Last Year as a Loser [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Timon Sturbej
fiche film
]
, premier long-métrage de la réalisatrice et scénariste Urša Menart, grand gagnant des Vesna du cinéma slovène (lire l'article) avec non seulement le prix du meilleur film, mais aussi ceux du meilleur scénario et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Živa Selan, est un film qui parvient à être intéressant et cohérent dans le portrait qu'il trace de son héroïne têtue, sans réussir en revanche à convaincre le spectateur, du fait de la manière répétitive dont il traite son sujet central.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Špela (jouée par une Eva Jesenovec qui se montre, bien que ce soit son premier long-métrage, engagée dans son rôle et précise) est une étudiante en Histoire de l'art de 29 ans qui a du mal à trouver un véritable emploi et travaille à temps partiel comme réceptionniste dans une galerie, maître-nageur et barmaid.

Entretemps, tous ses plus proches amis sont partis vivre à l'étranger et le compagnon informaticien avec lequel elle vit (Teo Rižnar) a reçu une offre pour un poste à Silicon Valley. Comme il s'envole vers San Francisco, l'emploi de galeriste à plein temps que Špela convoitait ayant été proposé à quelqu'un d'autre, elle retourne vivre chez ses parents, pour dormir sur leur canapé.

Elle se lie d'amitié avec un petit dealer d'herbe qui vit dans l'immeuble de ses parents et passe ses nuits avec à traîner avec sa collègue du bar, Suzi (interprétée par une Selan effectivement très lumineuse) et sa bande. Car elle refuse de quitter la Slovénie. En effet, pour elle, c'est une fuite facile et un signe de lâcheté : elle considère comme un devoir de rester, et se battre pour une société meilleure.

Špela est un personnage très cohérent : ses lunettes, ses cheveux longs et raides et ses robes à fleurs boutonnées jusqu'en haut – quand elle n'est pas en jean-pull à capuche – en disent long sur son refus de grandir, malgré ses grandes déclarations politique. L'identité visuelle du film, composée par le directeur de la photographie Darko Herič et le chef-décorateur Marco Juratovec, convient parfaitement au personnage et à l'intrigue, avec ses couleurs vives (dominées par le rouge, le bleu et le vert) et claires. Le monde que le film décrit est simple, mais il n'est en rien aimable, en tout cas pas aux yeux de Špela – comme l'illustre parfaitement l'épisode où on lui vole son vélo, très bien exécuté.

Son refus de choisir une direction prévisible en transformant son "vilain petit canard" d'héroïne en beau cygne est tout à l'honnneur de Menart, d'autant qu'elle en aurait largement eu l'occasion –  notamment quand Špela passe une nuit avec un très beau trentenaire qui aurait envie de prolonger leur relation.

Cependant, le scénario est truffé de répétitions. On se trouve à vrai dire ici dans une situation paradoxale : le côté quasi-monolithique de l'héroïne, avec ses opinions immuables et son entêtement, est très intéressant, et il est logique qu'elle ne progresse pas comme personnage sur la durée du film (alors que la plupart des réalisateurs auraient fait un choix différent), mais il résulte de cet aspect du film qui fait tout son intérêt qu'on y reçoit le même message encore et encore, quelle que soit la situation où se trouve Špela.

My Last Year as a Loser a été coproduit par les sociétés slovènes Vertigo, 100 et NuFrame.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy