02/11/2022 - Menaces sur la diversité de la création, captation des actifs culturels, dépossession des auteurs par les algorithmes : des débats d’avenir cruciaux du 2 au 4 novembre au Touquet-Paris-Plage

Berceau naguère de la bataille pour l’exception culturelle, les Rencontres Cinématographiques de l'ARP (Société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs), dont la 32e édition (présidée par les cinéastes Mounia Meddour et Thomas Lilti) s’ouvre aujourd’hui pour trois jours de débats au Touquet-Paris-Plage. Un rendez-vous idéal pour prendre la température d’une industrie française du 7e art très solidement structurée mais traversant actuellement les turbulences post-pandémiques (en particulier une fréquentation des salles en recul de 30,3% de janvier à fin septembre par rapport à 2019, avec cependant des signaux positifs en octobre) et tentant de se projeter sur un avenir dont les tenants et les aboutissants prêtent à discussion, voire inquiètent (lire l’article sur l’Appel à des États généraux du cinéma).

Près de 500 professionnels de toute la filière et leurs tutelles (notamment la ministre française de la Culture, Rima Abdul-Malak) rallient donc la cité balnéaire des Hauts de France pour décrypter les tendances et évaluer les solutions envisageables.

Diversité de la création, accompagnement de la prise de risques  et renouvellement des talents dans un contexte de bipolarisation croissante des budgets des films seront au cœur d’un premier débat qui verra intervenir Sidonie Dumas (Gaumont, présidente de l’Association des Producteurs Indépendants), Carole Scotta (Haut et Court, co-présidente des distributeurs du DIRE), Marc Missonnier (Moana Films, vice-président de l'Union des Producteurs de Cinéma), Édouard Mauriat (Mille et Une Productions, vice-président long métrage du Syndicat des Producteurs Indépendants) et Dominique Boutonnat (président du CNC).

Comment détecter les stratégies de contournement ou d’optimisation réglementaire et garantir le respect des obligations des streamers ? Comment soutenir les opérateurs européens dotés d’un actionnariat européen, éviter que les catalogues de films et les salles de cinéma ne soient rachetés par des opérateurs extra-européens, et faire en sorte que la diffusion de la propriété intellectuelle européenne ne dépende pas intégralement d’opérateurs contrôlés par des acteurs américains ou chinois ?  Autant de questions brûlantes qui animeront le débat "prédation, captation et fuite des actifs culturels : quel avenir possible pour la souveraineté culturelle ?". Un débat réunissant Maxime Saada (Canal+), Gaspard de Chavagnac (Asacha Media Group), la productrice Isabelle Madelaine (Dharamsala, présidente de l'Union des Producteurs de Cinéma), la députée Isabelle Rauch (présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée Nationale) et Jean-François Mary (ARCOM).

Les Rencontres Cinématographiques se pencheront aussi sur le financement de l’audiovisuel public (le gouvernement français ayant supprimé récemment la redevance TV) et sur la place et l’indépendance des auteurs dans un contexte où la logique de la demande s’infiltre dans le processus créatif, où les algorithmes et les résultats d’audience tendent à fortement influer sur la construction des récits.

À signaler également au programme les projections de huit films : Les Pires [+lire aussi :
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