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ANNECY 2023

Critique : Linda veut du poulet !

par 

- Chiara Malta et Sébastien Laudenbach signent une œuvre virevoltante, ludique, joyeuse et tendre sur le pouvoir révolutionnaire de l’enfance

Critique : Linda veut du poulet !

"Il faut savoir accepter les petites embûches que la vie sème sur notre passage. Restons zen !" Dans la vie, parfois, le yoga, les bonnes résolutions, les tentatives pour endiguer la cape sombre des mauvais souvenirs fonctionnent, mais ce n’est pas toujours le cas et quelquefois, c’est une révolution qu’il faut pour éclaircir la nuit noire de notre mémoire. Et les révolutions, cela fait des étincelles comme l’effervescent et séduisant Linda veut du poulet ! [+lire aussi :
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de Chiara Malta (remarquée à Toronto en 2019 en fiction avec Simple Women [+lire aussi :
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) et Sébastien Laudenbach (très apprécié en 2016 avec La jeune fille sans mains [+lire aussi :
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).

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Dévoilé au programme de l’ACID dans le cadre du 76e Festival de Cannes et en compétition officielle cette semaine au Festival d’Annecy, le film du duo italo-français sème dans son sillage très inventif et libertaire une bonne humeur contagieuse nourrie de rebondissements burlesques accessibles à tous les publics tout en traitant avec beaucoup de finesse des sujets on ne peut plus sérieux : le processus de deuil, la complexité des relations entre mère et fille et entre sœurs, l’amitié, l’enfance, la question de l’autorité, le collectif dans les cités, et en toile de fond un pays en grève générale.

"Je m’en vais loin et tu resteras toute seule - Je n’aime pas la maison, elle est vieille et moche, elle se casse tout le temps. Et toi, tu ne sais pas réparer les maisons, tu ne sais rien faire". C’est la crise entre Paulette et sa fille Linda, huit ans, mais la dispute masque en réalité une détresse bien plus profonde issue de la mort soudaine du père sept ans auparavant. Une fois levé le malentendu source de la querelle, Paulette voudra se rattraper et accéder à un désir de Linda : manger du poulet aux poivrons. Pour la petite fille, sans qu’elle en ait vraiment conscience, c’est une "madeleine de Proust", un souvenir évanescent de son père qui émerge des limbes de la toute petite enfance. Et pour sa mère, cela devient une mission à accomplir absolument. Mais il y a une énorme complication : toutes les boutiques sont fermées pour cause de grève générale. Où trouver un poulet ? S’ensuivra une spirale de péripéties rocambolesques à 200 à l’heure où l’on croisera la tante Astrid, les meilleures copines de Linda, le bébé Pablo, le chien Zorro, le chat Gaza, une police dépassée mais très tenace, un chauffeur qui déclame du Ronsard ("je veux mourir pour tes beautés, maîtresse") et la multitude d’enfants qui habite la cité…

"La liberté n’a pas de prix." Avec Linda veut du poulet !, Chiara Malta et Sébastien Laudenbach s’offrent un film virevoltant, ludique, joyeux et tendre. Une vague de révolte optimiste contre les pesanteurs de l’ordre établi balaye tout sur son passage au fil d’une intrigue hyper dynamique sertie dans une graphisme doux et suggestif. Un long métrage à la recette très bien composée qui donne à l’enfance sa juste place, celle de créatrice de désordre salutaire. Car, comme le chante le final du film, "le paradis, c’est là où tu vis, là où tu grandis, là où tu ris, pour tous ceux qui ont la chance d’être tes amis."

Produit par Dolce Vita Films et Miyu Productions, coproduit par Palosanto Films, Linda veut du poulet ! sera distribué en France le 18 octobre prochain par Gébéka Films. Les ventes internationales sont pilotées par Charades.

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