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Cannes

par 

- Depuis longtemps le cœur de la programmation est formé par les sélections française et américaine, qui, à elles seules, occupent près d´un tiers du programme

Juger de la qualité d´un Festival avant son début est un contresens. Le fait que dans la presse, on ait tendance à le faire, le rend un vice absurde. Mieux vaut donc procéder sur le terrain des chiffres. En regroupant les films selon leur pays d´origine ou les aires géopolitiques. Si l´on suit ce raisonnement par pays, il faut dire que depuis longtemps le cœur de la programmation est formé par les sélections française et américaine, qui, à elles seules occupent près d´un tiers du programme. Mais n´oublions pas que nous parlons là de toutes les sections confondues, courts-métrages inclus. Nous le rappelons, puisque contrairement à Venise où toutes les sections sont placées sous la même direction, à Cannes, seules la Sélection Officielle et Un certain Regard le sont. La Quinzaine et la Semaine ont leur propre vie. Donc personne ne pourrait accuser Gilles Jacob ou Thierry Frémaux de l´éventuel échec qualitatif de la Quinzaine. En revanche une rivalité est née entre les deux depuis la création de la Quinzaine en mai ´68, alors qu´on imputait au Festival d´être «une vitrine de l´existant» où «existant» signifiait «vieux cinéma, cinéma de l´industrie, cinéma conservateur». Ce sont les années où l´on célébrait les fastes du «nouveau cinéma», et la Nouvelle Vague se propageait un peu partout. Il suffit de voir les programmes de l´époque et on comprend pourquoi les journalistes, surtout ceux des revues de cinéma, ne rentraient même pas dans le Palais, lui préférant les salles de la rue d´Antibes, où se tenait alors la Quinzaine. Puis, successivement, les deux programmes s´uniformisèrent, en partie parce que le «nouveau cinéma» perdit progressivement son charme, et ensuite parce que les cinéastes «contestataires» devinrent les nouveaux «barons» du cinéma de l´industrie sans qu´il y ait pour autant un renouveau des talents. De plus le Festival officiel s´approcha, discrètement il est vrai, des nouveautés, et donc aujourd´hui il est difficile de distinguer les stratégies de la Quinzaine et d´Un certain regard.
Il n´est pas faux donc de considérer le programme dans sa totalité, même si les Directions sont trois. Les deux colonnes portantes sont donc la sélection française et américaine, et sur le plan industriel la maîtresse de maison semble plus puissante. Ce qui s´explique par une présence de Hollywood, représentée par les Majors, très réduite, alors qu´une large place est donnée aux productions indépendantes. De son côté la production française révèle ses ambitions avec orgueil. En effet, il faudrait ajouter aux films qui sont à cent pour cent français, les nombreuses coproductions. De conséquence Cannes aujourd´hui n´est plus seulement «la vitrine de l´existant» comme se lamentaient les cinéastes et les critiques militants, mais est devenue certainement une grande vitrine du cinéma français et de ses producteurs. Si aujourd´hui le cinéma français est second derrière celui américain, sur le plan de la puissance industrielle, cela est dû aussi aux services rendus par le Festival de Cannes.
La question est si les avantages desquels jouit le cinéma français retomberont au moins en partie sur les autres cinématographies européennes. Pour le moment le bilan est négatif : ces dernières continuent de marcher, avec plus ou moins de chance, sur leurs propres jambes. Cette année la Grande-Bretagne est présente avec neuf films, et l´Italie avec sept, alors que l´Espagne et les pays Scandinaves sont peu représentés. Mais sortis de l´Union Européenne le cinéma des quinze est arrivé à son niveau le plus bas. Les bénéfices retomberaient plutôt sur le cinéma asiatique (Iran, Chine, Corée, Hong Kong, Taiwan, etc.), pour lesquelles la coproduction avec la France, profiterait à leur diffusion à l´étranger. Et Cannes devient leur précieux tremplin de lancement.

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(Traduit de l'italien)

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