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CANNES 2005 Semaine de la critique

Orlando Vargas : une mystérieuse disparition

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Attention danger ! Avec Orlando Vargas, son premier long métrage présenté aujourd’hui dans le cadre de la Semaine Internationale de la Critique, le cinéaste uruguayen Juan Pittaluga a réussi à envoûter public et critiques. Littéralement porté par l’acteur français Aurélien Recoing (L’Emploi du Temps) qui incarne Orlando Vargas avec une densité envahissant l’écran, le film prend le parti de ne jamais expliquer les menaces pesant sur le personnage principal et par extension sur sa famille. Démarrant à Montevideo, le récit se déroule dans les milieux privilégiés de la capitale uruguayenne et l’expatrié Vargas (banquier, hommes d’affaires ou haut fonctionnaire) refuse de signer un document, bloquant un système (sans doute de corruption) fonctionnant apparemment depuis des années. Suivent quelques pressions discrètes à l’occasion de réceptions dans de grands hôtels et une angoisse sourde noyée par Vargas dans un silence minéral et dans l’alcool, sous les regards inquiets de sa femme (l’actrice d’origine roumaine Elina Löwensohn) et de son jeune fils. Surveillé en permanence, Vargas décide alors de partir en vacances à Joséfina, le dernier village en bord de mer avant le Brésil. Au terme d’un long et périlleux voyage en voiture ("péages sauvages" au programme nocturne), la famille s’installe dans une villa, Vargas va boire un verre au bar puis disparaît. Quelques jours plus tard, son corps sera retrouvé. Suicide, assassinat, noyade accidentelle? Le mystère Orlando Vargas restera à jamais indéchiffrable même si on remarque que Juan Pittaluga a dédié ce film à son père, diplomate destitué par la dictature en 1973. Filmé avec une grande économie de moyens, Orlando Vargas recèle un charme insidieux oscillant entre le thriller politique et l’étude psychologique d’une famille où règnent les non-dits, le tout relevé par la sauvagerie des paysages traversés, des zones géographiques et très cinématographiques largement méconnues du grand écran.

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Production française puisque le cinéaste (producteur associé, responsable du son et de la 2e caméra sur Mondovino de Jonathan Nossiter) vit dans l’Hexagone, Orlando Vargas a été produit par Gémini Films et coproduit par Laroux-Ciné (Uruguay) et Les Films du Rat (France). Ayant bénéficié d’un budget de 1,21 million d’euros, il a reçu une avance sur recettes avant réalisation de 470 000 euros du CNC. Vendu à l’international par Gémini, il sortira sur les écrans français le 22 juin prochain.

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