28/02/2006

La justice va devoir trancher et définir les limites de la fiction et de la réalité au cinéma dans le cadre de l’affaire opposant l’actrice Marianne Denicourt à son ancien compagnon, le réalisateur Arnaud Desplechin. La première accuse le second d’avoir utilisé des éléments de sa vie privée pour brosser le personnage hautement antipathique incarné par Emmanuelle Devos dans le film Rois et reine [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]. Déjà dénoncés par la comédienne dans un livre (Mauvais génie) paru l’an dernier, les nombreux emprunts opérés par Arnaud Desplechin (mort du père de Marianne Denicourt, du père de son fils...) se sont de nouveau étalés au grand jour hier au tribunal de grande instance de Paris.

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Pour aider à démêler cette histoire associant vengeance personnelle et création artistique, un autre célèbre acteur français, Daniel Auteuil, a apporté son témoignage par écrit, estimant que la frontière de la liberté des auteurs était franchie abusivement quand une œuvre n’avait "pour but que de démolir la vie des êtres humains". Les juges rendront leur verdict le 3 avril, une décision qui sera évaluée avec attention car le cas Denicourt-Desplechin n’est que la pointe immergée d’un phénomène de "name-dropping" qui se répand dans la littérature et commence à se manifester au cinéma. Par ailleurs, les recours en justice se font maintenant plus nombreux dans le domaine du 7e art avec par exemple l’instituteur d’ Etre et Avoir s’estimant spolié d’une juste rémunération ou encore les actrices se jugeant manipulées lors des casting par le cinéaste Jean-Claude Brisseau. Deux affaires dont les plaignants ont été déboutés, mais qui témoignent d’une tendance qui pourrait à terme influencer l’écriture des scénarios.