07/09/2006

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critique
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fiche film], le cinéaste belge Joachim Lafosse (lire l'interview) revient sur les thèmes qui ont nourri son premier film, Folie Privée : la violence entre proches et les blessures ouvertes d'une famille qui va à sa perte.

Avec Isabelle Huppert, dont on a appris, à la dernière minute, l'absence à la projection officielle ce soir, Nue-Propriété [+lire aussi :
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fiche film] réussit là où d'autres films avec l'actrice française ont échoués : c'est un film avec Isabelle Huppert où sa présence éblouissante n'éclipse pas le film lui-même. Elle interprète ici le rôle de Pascale, une femme divorcée qui décide de commencer une nouvelle vie avec son ami Jan (Kris Cuppens). Dans ce nouveau projet de vie, elle compte éventuellement revendre sa maison où elle vit avec ses deux fils jumeaux, Thierry et François, joués par les deux frères Jérémie et Yannick Renier, dont la ferme opposition à cette vente cache plus profondément la peur de perdre leur mère à cause d'un autre homme. La séduction que Pascale exerce sur ses jumeaux - bien loin de l'initiation sexuelle que raconte Christophe Honoré dans Ma mère [+lire aussi :
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fiche film] - s'associe à la quasi absence de figure parternelle, réduite ici à une simple source de revenus (plutôt d'affection).

Avec ses nombreuses scènes filmées dans cette maison, source de tous les problèmes familiaux, Nue-Propriété est un "huis clos", ce qui contribue certainement à la pénible montée des tensions. Pour filmer les repas familiaux, Lafosse choisit le plan fixe, en total contradiction avec l'état d'esprit perturbé des personnages, une option certainement plus intéressante que l'habituelle caméra portée dans le style Dogma. "Je voulais que chaque personnage qui voulait s'éloigner sorte de l'écran. Le cadre est semblable à une maison que les personnages ne peuvent pas quitter", souligne le réalisateur, qui n'a pas dédié son film à une personne en particulier mais "à nos limites". Que signifie poser des limites et que devons-nous faire lorsque nous réalisons que nous les avons brisées ?

La dimension destructive de Nue-Propriété s'achemine cependant vers une catharsis finale : "La conclusion du film marque la fin d'une histoire et le début d'une autre. Chaque personnage peut repenser sa famille, non sous la forme d'un emprisonnement mais comme une source de circulation et de mouvement", a ajouté Lafosse.

Nue-Propriété a été produit par Tarantula, en coproduction avec Mact Productions, la RTBF, Tarantula Luxembourg, avec le soutien du CNC et des télédistributeurs wallons, ainsi que celui de Wallimage. Les ventes internationales sont gérées par Films Distribution.

(Traduit de l'anglais)