email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2007 Quinzaine des Réalisateurs / ES

Savage Grace : crise de nerfs chez les Baekeland

par 

Tom Kalin, artiste-vidéaste contemporain célèbre aux États-Unis, revient derrière la caméra avec Savage Grace, qui marque sa première incursion dans la mise en scène de cinéma depuis Swoon (1992). Ce film, coproduit par l'Espagne, les États-Unis et la France, a été projeté hier soir au public de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes.

Savage Grace, qui s'inspire de la vie réelle de Barbara Daly (Julianne Moore), entrée dans la haute société par son mariage avec un héritier de la famille Baekeland, plonge un regard acéré dans ce mariage désastreux suivi, pour Barbara, d'une dépression nerveuse. Profondément dépressive, elle fait un transfert dangereux de tous ses désirs et affections frustrés sur son film Tony, qui est homosexuel. Le récit se fonde sur la structure "montée puis chute". En acceptant le rôle de Barbara, Moore a pris un risque, mais elle fait de nouveau la preuve de son talent à incarner les mères au foyer des années 1950-60 au bord de la crise de nerfs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Le scénario, co-écrit par Kalin et Howard Rodman, suit les tribulations de la famille aux États-Unis, en France, en Espagne et enfin à Londres, traduisant à chaque endroit le snobisme des sphères où ils évoluent et rencontrent des artistes. Cependant, tout intéressants et impeccablement représentés que soient ces endroits et les costumes qui les accompagnent (grâce au travail du décorateur Victor Molero et de la costumière Gabriela Salaverri), l'objectif du film n'est pas de dépeindre le luxe d'une époque, mais plutôt d'utiliser ces décennies et le milieu artistico-bourgeois qui s'y est épanoui comme une toile de fond décadente aux relations à l'intensité ambigüe de l'héroïne.

Kalim, accompagné d'une équipe technique espagnole, a opté pour une mise en scène sobre, restant "très attentif à ne pas rendre spectaculaires ou pathétiques les scènes qui s'y seraient prêtées". D'où sa décision de ne pas bouger la caméra et de "laisser les gens regarder un drame qui devient particulièrement intense vers la fin", car Kalim veut "montrer le pouvoir de la violence à travers l'immobilité et la simplicité", comme il a conclu lors du dialogue avec le public qui a suivi la projection.

La prestation frénétique de Moore est efficacement soutenue par celles des acteurs britanniques Stephen Dillane (The Hours) et Eddie Redmayne (qu'on verra bientôt dans The Other Boleyn Girl [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
), mais le film laisse aussi de la place à des talents espagnols, comme Elena Anaya (Miguel and William), la Shooting Star 2005 Unax Ugalde (Alatriste [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
) et Belén Rueda, qui joue également dans le film El Orfanato [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Juan Pablo Bayona, présenté dans le cadre de la semaine de la critique.

Savage Grace a été coproduit par la société madrilène Monfort Producciones, Killer Films (États-Unis) et Celluloid Dreams (France). Les ventes internationales ont été confiées à Dreamachine.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy