17/05/2008

Continuation hier au Festival de Cannes du Woody Allen European Tour, le cinéaste américain ayant posé sa caméra en Catalogne après trois opus britanniques pour transposer une nouvelle variante de ses jeux de l’amour avec Vicky Cristina Barcelona [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], présenté hors compétition sur la Croisette. Diversement appréciée par la presse internationale, mais consacrant un net retour en forme du réalisateur, la comédie joue sur les clichés de la rencontre sentimentale du touriste US et de l’autochtone au sang chaud, offrant surtout une confrontation très réussie entre comédiens de premier plan des deux côtés de l’Atlantique : Scarlet Johansson (l’actuelle muse du réalisateur) et Rebecca Hall face à Javier Bardem et Penélope Cruz.

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Deux jeunes américaines, Vicky la sage rationnelle (Rebecca Hall) et Cristina la passionnée insatisfaite (Scarlet Johansson), viennent passer l’été à Barcelone. Juan Antonio, un peintre local à la réputation sulfureuse (Javier Bardem) leur propose de partager un week-end à Oviedo et son lit : Cristina accepte mais tombe malade au moment crucial et c’est Vicky la réticente qui succombe en secret. Son gentil fiancé américain débarquant avec dans ses bagages l’idée d’un mariage surprise, Vicky convole et rentre dans le rang alors que Cristina devient la petite amie officielle du peintre. Mais Maria Elena (Penélope Cruz), l’explosive ex de l’artiste, s’installe avec le couple à la suite d’un suicide raté. Une cohabitation de bohême artistique virant à l’amour saphique avec Cristina, puis au ménage à trois avec Juan Antonio, tandis que Vicky s’interroge sur la pertinence de son mariage bourgeois comparé à la passion espagnole. Des marivaudages ciselés par un scénario impeccable nourri de voix-off par un Woody Allen redevenu drôle au soleil catalan et tirant le meilleur parti du grand talent de ses acteurs, tout en saluant au passage l’esprit du Vieux Continent (" elle se sentait proche des artistes européens dans leur vision dramatique et romantique de la vie ") à l’opposé du matérialisme et du puritanisme américain.

Financé essentiellement par les Espagnols de Mediapro et d’Antena 3 Films, Vicky Cristina Barcelona a déjà été vendu quasiment dans le monde entier par la société française Wild Bunch.